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Homélie de la solennité de l’Ascension du Seigneur

Frères et sœurs,

Cette fête de l’Ascension précède de dix jours la fête de la Pentecôte qui clôturera le temps pascal. Cette fête, en vérité, est pour nous source de multiples joies si nous n’en restons pas à la surface de l’évènement. En effet, le départ d’un être aimé n’est jamais source de joie. Les Apôtres, ont été préparés avec délicatesse par le Seigneur à cet évènement et pourtant ils sont dépités. Il faut qu’un ange les rappelle au réel : il reviendra, à vous maintenant la mission. Les Apôtres avaient bien été prévenus par Jésus lorsqu’ils leurs disait juste avant d’entrer dans sa Pâque : « C’est votre intérêt que je parte, car si je ne pars pas, la Paraclet ne viendra pas vers vous ».

L’annonce elle-même du départ a été accompagnée de l’annonce d’un retour : « Encore un peu et vous ne me verrez plus et puis un peu de temps encore et vous me verrez ». Jésus ressuscité monte aux Cieux. Il entre pour toujours dans la gloire du Père, c’est-à-dire dans la présence intime du Père. Souvenez-vous « Je suis sorti d’auprès du Père – avait dit Jésus – et je suis venu dans le monde, de nouveau je quitte le monde et vais vers le Père ». Ainsi le Fils de Dieu qui s’est fait homme entraîne toute l’humanité à sa suite dans cette présence du Père. Si la tête est dans la gloire du Père, tout le corps est appelé à se tenir dans cette gloire. Tel est le premier motif de notre joie en ce jour, si nous croyons que Jésus est vraiment ressuscité et qu’il nous associe déjà à sa résurrection.

Cette entrée de Jésus dans la gloire du Père nous rappelle le but de notre propre vie. Tout homme est fait pour la vie éternelle, pour le Ciel, ce Ciel qui n’est pas un lieu mais un état. Nous avons été créé, nous avons été appelé à la vie sur cette terre, pour apprendre à entrer dans l’amour éternel du Père, à reposer sur le cœur de Dieu, notre Père pour l’éternité. L’enseignement de Jésus le Sauveur nous l’apprend. Nous sommes fait pour le Ciel, pour participer à la danse Trinitaire, c’est-à-dire à entrer dans cet échange d’amour qui existe entre le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Les trois veulent le partager depuis toujours, de toute éternité avec chacune des créatures qu’ils ont désirée. Tel est le second motif de notre joie en ce jour, si nous croyons au Ciel et si nous l’espérons vraiment

Jésus annonce aux apôtres en ce jour de son Ascension quelques instants avant de monter au Ciel : « Vous allez recevoir une force quand le Saint Esprit viendra sur vous, alors vous serez mes témoins à Jérusalem… et jusqu’aux extrémités de la terre ». Un autre Paraclet avait dit Jésus, un autre accompagnateur de l’humanité après Jésus, va être donné. Le Sauveur n’abandonne personne en entrant dans la gloire de son Père. Il a obtenu à travers sa Pâque le don du Saint Esprit pour tous ceux qui le reconnaîtront, pour tous a les croyants. Le Fils de Dieu nous a rejoints pour partager tout de notre humanité, jusqu’à la souffrance et la mort. Aujourd’hui il retourne vers son Père pour nous indiquer notre avenir éternel que nous pourrons atteindre avec l’aide de l’Esprit Saint qui vient.

Voici encore aujourd’hui un autre motif de joie : la connaissance du salut, c’est-à-dire de notre destinée éternelle. Elle nous a été révélée par le Fils et l’Esprit Saint nous y introduit par sa présence dans nos âmes de baptisés. Ce salut ne peut rester dans le secret de nos cœurs. Témoins des merveilles opérées par le Ressuscité nous avons tous, tous les baptisés, la vocation d’être ses témoins pour la joie de ceux qui le découvriront grâce à notre annonce et pour notre propre joie. Créer de l’espérance est cause de joie et de bonheur.

Frères et sœurs, puisse cette fête de l’Ascension du Seigneur, où nous subissons encore un certain confinement, nous apporter un renouvellement de notre espérance dans le Ciel. Qu’elle nous introduise dans une supplication ardente, afin d’accueillir toujours mieux la vie de l’Esprit à l’occasion de la Pentecôte. L’Esprit Saint désire offrir à tous la joie de croire et la force de partager cette joie. Telle est la vocation du corps du Christ, la vocation de l’Église aujourd’hui durant le temps que Dieu lui offre.

Amen

† Jean Legrez, o.p.
Archevêque d’Albi

* lié à la pandémie de la Covid19 – déconfinement amorcé le lundi 11 mai 2020

1ère lecture : Ac 1, 1-1
Psaume : 46, 2-3, 6-7, 8-9
2ème lecture : Ep 1, 17-23
Évangile : Mt 28, 16-20