Je donne à l'Église
Agenda
Paroisses
Accueil Contacts

J’invite tous les diocésains à vivre ce confinement dans la présence de Dieu

 Voici que nous montons à Jérusalem (Marc 10,33)

Alors que je rédige ces lignes en la fête de saint Joseph, protecteur de l’Église, nous entrons dans la deuxième partie du Carême, au moment où la pandémie du Coronavirus nous maintient tous confinés dans nos lieux d’habitation. Cet évènement entraine avec lui des mesures absolument exceptionnelles et inhabituelles, maintenant certains dans la solitude, en particulier les personnes âgées, et obligeant d’autres à une vie communautaire de tous les instants, je pense aux familles avec des enfants enfermées dans les logements exigus… Ce temps préparatoire à la mère de toutes les fêtes, la Pâque du Seigneur Jésus, nous est offert par la Providence cette année, afin que nous la vivions dans une prière confiante et la plus constante possible. La mission des chrétiens consiste autant à faire connaître à l’humanité entière le Sauveur qu’à intercéder en sa faveur.

J’invite tous les diocésains dans le silence de la solitude comme dans l’ambiance chaleureuse et animée des familles à vivre cette période de confinement dans la présence de Dieu. Ne serait-ce pas le moment de prendre au sérieux l’enseignement de Jésus : « Pour toi, quand tu pries, retire-toi dans ta chambre, ferme sur toi la porte et prie ton Père qui est là dans le secret » (Mt 6,6). C’est aussi sans nul doute l’occasion de prier ensemble en famille, mettant en pratique les recommandations de saint Paul aux Éphésiens : « Vivez dans la prière et les supplications ; priez en tout temps, dans l’Esprit ; apportez-y une vigilance inlassable et intercédez pour tous les saints » (Ep 6, 18).

Le Carême est aussi l’occasion de quitter nos comportements égoïstes, individualistes, hédonistes. La pandémie actuelle nous y oblige. La parole de saint Paul à Tite est plus actuelle que jamais : « Rappelle à tous qu’il faut être soumis aux magistrats et aux autorités, pratiquer l’obéissance, être prêt à toute bonne œuvre, n’outrager personne, éviter les disputes, se montrer bienveillant, témoigner à tous les hommes une parfaite douceur » (Ti 3, 1-2). Respecter les recommandations faites par nos gouvernants pour lutter contre la diffusion du virus, relève de la charité la plus élémentaire, soucieuse du bien d’autrui avant de rechercher le sien. Manifester de la compassion aux malades et à leur famille, par téléphone ou par internet, nous permettra de maintenir une communion fraternelle réelle avec ceux et celles qui sont les plus éprouvés, nous souvenant que ce que nous faisons aux plus petits de nos frères, c’est au Seigneur que nous le faisons (cf. Mt 25, 40).

À ce jour personne ne sait comment nous pourrons célébrer la Semaine Sainte. Peut-être, comme à Rome, les célébrations ne pourront avoir lieu avec la présence des fidèles. À travers nos conditions de vie actuelles, il semble que le Seigneur veuille nous inciter à vivre « cette montée à Jérusalem » avec ferveur et sérieux. Puissions-nous considérer cet aiguillon comme providentiel pour nous aider à mettre Dieu à la première place dans nos existences.

À tous les diocésains, à l’occasion de Pâques, j’adresse des vœux affectueux et j’assure particulièrement les malades de ma proximité par la prière et la sympathie. Que de la Croix brille la lumière du Ressuscité ! Telle est bien notre espérance : le Christ a vaincu la mort et les puissances du mal, il nous entraîne à sa suite vers le Père dans l’Esprit Saint : Il est vraiment ressuscité ! Sainte et heureuse Pâques !

† Jean Legrez, o.p.
Archevêque d’Albi

Adoration du Saint-Sacrement, lors de la veillée de prière contre le coronavirus le 17 mars 2020