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Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. (Actes 20,35)

L’ordination d’un diacre en vue du sacerdoce à Graulhet en la personne de Pierre Nguyen Van Son, d’origine vietnamienne, me conduit à m’interroger sur les vocations aujourd’hui en France. Quatre-vingt-quatre ordinations de prêtres diocésains et trente-trois de religieux viennent d’être célébrées dans les diocèses de notre pays. Certains diocèses n’ont pas eu d’ordination depuis des années… Je souhaite que la période de l’été où des occasions de retrouvailles familiales sont courantes, permette des échanges sur la disponibilité des jeunes à répondre à l’appel de Dieu autant que sur la disponibilité des parents à accepter une telle éventualité pour leur enfant. Dans une famille chrétienne, prépare-t-on aujourd’hui les jeunes à répondre à une vocation sacerdotale ou religieuse ?

Le ministère sacerdotal, comme la vie consacrée, comporte de réelles exigences. Il en va de même pour un couple soucieux de vivre pleinement le sacrement du mariage. Suivre le Christ exige des choix aux antipodes de ceux prônés par une société avide d’immédiateté et de facilités. Un bonheur durable se construit dans l’amour, un amour comprenant le don de soi jusqu’à l’offrande de sa vie. N’est ce pas le don qui comprend toujours une part de renoncement à soi qui fait peur  ? Cependant, sans un don complet, comment peut-il y avoir un vrai bonheur ? Finalement, quelle que soit la vocation au ministère, à la vie consacrée ou au mariage, la question qui se pose n’est-elle pas celle du bonheur  ? L’homme moderne est-il capable de rechercher le bonheur durable ou se complaît-il dans de petits bonheurs, ou plutôt des succédanés du vrai bonheur ?

Le bonheur du chrétien a sa source dans les Béatitudes prononcées par le Christ au début de son enseignement dans l’évangile selon saint Matthieu, véritable loi nouvelle pour ses disciples. Chacune d’elles possède sa part de paradoxe. Seul le Seigneur Jésus les a toutes vécues totalement. À l’école d’un tel maître, nous apprenons peu à peu la joie du don, en passant comme lui par l’offrande de soi avec ses renoncements pour découvrir la paix et l’allégresse qui en sont les fruits. Véritable itinéraire pascal, en passant par la mort, le Christ obtient pour l’humanité un surcroît de vie. Le serviteur n’est pas plus grand que le Maître qui nous invite à le suivre.

Que l’été offre à de nombreux diocésains de tous âges, l’occasion de se dépasser pour découvrir un bonheur selon les Béatitudes, avant-goût de la vie éternelle. La vie avec le Dieu Trinité où chaque personne est totalement donnée à l’autre, n’est-elle pas comparable à une ronde où le rythme est donné par l’amour circulant entre les personnes  ? Il n’est pas nécessaire d’attendre le passage par la mort qui fait entrer dans l’éternité pour goûter déjà la douceur de se laisser aimer et d’aimer en retour pour la vie. Heureux et reposant été à tous !

+ Jean LEGREZ
Archevêque d’Albi