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« Revenez à moi de tout votre cœur » (Joël 2, 12)

Le carême commence avec une invitation adressée à tous les disciples du Christ, baptisés de vieille date comme aux catéchumènes qui se préparent à recevoir les sacrements de l’initiation : baptême, confirmation et eucharistie. À tous, l’Église adresse ces mots : « Ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur ».

La parole de Dieu, écoutée, lue et méditée, est la lumière qui éclaire les pas du croyant soucieux de se préparer à célébrer la fête des fêtes, la Pâque du Christ. Jésus est venu parmi nous pour vivre cette pâque : « Je suis venu jeter un feu sur la terre, et comme je voudrais que déjà il fut allumé ! Je dois être baptisé d’un baptême, et quelle n’est pas mon angoisse jusqu’à ce qu’il soit consommé ! » (Lc 12, 49-50). L’ardent amour du Sauveur pour l’humanité crée en lui un désir puissant d’apporter le salut à chacun par le don de l’Esprit Saint, en conservant en même temps une conscience vive de la part d’épreuves que comprend le sacrifice de la croix.

En nous dévoilant le dessein de Dieu réalisé par la Pâque de Jésus, la parole de Dieu nous révèle aussi la part de péché contenue dans chacune de nos existences. Le carême est le temps favorable à la conversion, afin de mieux accueillir la grâce du Ressuscité, de laisser la vie divine opérer en nous son œuvre de sanctification et de divinisation. En ayant recours à la prière, au jeûne et à l’aumône, nous approfondirons notre relation à ce Dieu qui est un père aimant et miséricordieux. Par le jeûne nous découvrirons qu’un désir plus enfoui que celui de la nourriture nous habite : le désir de la communion avec le trois fois Saint. Avec la certitude d’être enfant d’un père unique et si bon, le partage avec des frères en humanité s’imposera à la conscience de chaque ami de Jésus heureux d’aimer à sa manière.

Pour progresser dans le combat spirituel à mener contre le péché, l’Église invite les baptisés à recevoir « un baptême dans les larmes », le sacrement de la pénitence et de la réconciliation. Ce sacrement du pardon nous rétablit dans la liberté et la joie des enfants de Dieu et nous prépare à mieux accueillir la paix du Ressuscité.

« Remettons au centre le sacrement de la réconciliation, véritable espace de l’Esprit dans lequel tous, confesseurs et pénitents, nous pouvons faire l’expérience de l’unique amour définitif et fidèle, celui de Dieu pour chacun de ses enfants, un amour qui ne déçoit jamais », aime à rappeler le Pape François. Il enseigne que « le pardon se demande, il se demande à quelqu’un d’autre et, dans la confession, nous demandons à Jésus son pardon. Le pardon n’est pas le fruit de nos efforts, mais c’est un cadeau, un don de l’Esprit Saint, qui nous comble dans le bain régénérant de miséricorde et de grâce qui coule sans cesse du cœur grand ouvert du Christ crucifié et ressuscité …/… Il ne suffit pas de demander pardon au Seigneur dans son esprit et son cœur, mais il est nécessaire de confesser ses péchés humblement et avec confiance au ministre de l’Église …/… Le prêtre ne représente pas seulement Dieu mais toute la communauté, qui se reconnaît dans la fragilité de chacun de ses membres, qui est émue en entendant son repentir, qui se réconcilie avec lui, lui redonne courage et l’accompagne sur son chemin de conversion et de maturation humaine et chrétienne …/… Le prêtre reçoit cette confession avec amour et tendresse et il pardonne au nom de Dieu …/… Célébrer le sacrement de la réconciliation signifie être enveloppé dans une étreinte chaleureuse : c’est l’étreinte de l’infinie miséricorde du Père. Souvenons-nous de cette belle, belle parabole du fils qui est parti de chez lui avec l’argent de l’héritage ; il a dépensé tout l’argent et, lorsqu’il n’avait plus rien, il a décidé de rentrer chez lui, non pas comme un fils mais comme un serviteur. Il avait une telle faute sur le cœur et il avait tellement honte. La surprise a été que, lorsqu’il a commencé à parler, à demander pardon, son père ne l’a pas laissé parler, il l’a serré dans ses bras, l’a embrassé et a fait la fête. Mais moi, je vous dis : chaque fois que nous nous confessons, Dieu nous serre dans ses bras, Dieu fait la fête ! Avançons sur ce chemin ! »

Saint carême à tous !

Portons tous les catéchumènes dans notre prière.

† Jean Legrez, o.p.

Archevêque d’Albi

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