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Homélie pour la Journée Diocésaine de la Jeunesse

Frères et sœurs,

Chers amis, si, comme nous l’avons entendu tout à l’heure, le Pape François invite les jeunes à ne pas rester sur un canapé assis ou allongés, il me semble que les textes d’aujourd’hui nous sont offerts en cette Journée Diocésaine de la Jeunesse, pour vous inviter maintenant, à l’âge qui est le vôtre à choisir – et j’utilise une expression biblique – « la vie plutôt que la mort ». L’évangile d’aujourd’hui est une invitation au choix : soit vous décidez dès maintenant de rechercher les biens matériels, de rechercher la plus grande fortune possible. Il est possible de faire fortune en ce monde ! Vous n’en aurez jamais assez, je vous préviens, dès qu’on en a un peu, on en veut davantage et quand on en a davantage, ça ne suffit pas encore. On n’est jamais comblés. À vous de choisir. Ou, au contraire, vous allez choisir de faire confiance à Dieu. On ne peut servir à la fois, Dieu et l’argent. À vous de choisir. Si vous choisissez Dieu, il est légitime que vous vous interrogiez sur cette personne que vous pouvez choisir.

Nous avons entendu en première lecture un tout petit passage du prophète Isaïe qui est une pure merveille. Le Seigneur est comparé à une femme. Parfois on dit que la Bible ne tient pas compte des femmes : quelle erreur, la preuve ! Cette expression est magnifique, Dieu est comparé à une femme qui ne peut jamais oublier l’enfant qu’elle a porté, le nourrisson qu’elle nourrit. « Une femme peut-elle oublier son nourrisson, ne plus avoir de tendresse pour le fils de ses entrailles, même si cela était possible, moi, dit le Seigneur, je ne t’oublierai pas ». Choisir Dieu, c’est choisir un Dieu autant père que mère, qui a toutes les qualités d’une mère et toutes les qualités d’un père. C’est difficile à imaginer, c’est un grand mystère. Toute la Révélation nous montre justement ce Dieu qui est un Dieu qui veut combler chacun de ses enfants, qui nous appelle personnellement, chacun d’entre nous, à la vie pour nous combler de son amour, de sa vie à lui, de sa vie divine.

C’est cela que Jésus est venu nous apporter. Comme dit Jésus aux disciples, « ne vous faites donc pas tant de souci pour savoir ce que vous allez manger, ce dont vous allez vous vêtir ». À Taizé, j’ai remarqué que manger était important pour vous, d’ailleurs que vous aviez tout prévu. La Providence était là une fois encore. On me dit que les enfants beaucoup plus jeunes que vous, dès le CE1, CE2, CM1, CM2, discutent de leurs vêtements, à tel point que dans les sphères de notre gouvernement actuel, l’uniforme est envisagé. Les questions de vêtements ont pris une telle importance, pourtant elles sont purement matérielles. A l’heure actuelle, c’est vrai à tous les âges de la vie, il est possible d’être vêtus comme les lis des champs en étant vêtus simplement – même si les lys des champs seront toujours plus beaux que nous, le Seigneur le dit, nous pouvons le croire.

Le choix de Dieu ne correspond pas nécessairement au repos sur un canapé à attendre que la vie nous comble de tout. Il s’agit véritablement, en faisant confiance à ce Dieu infiniment bon de mettre en pratique sa Parole et de devenir, comme Paul y invite les Corinthiens, des auxiliaires du Christ, des intendants des mystères de Dieu, en mettant en application la Parole du Christ. Une Parole qui nous invite non seulement à faire confiance à Dieu, à l’aimer, à lui prouver dans notre vie par la prière en particulier, la prière quotidienne, le temps donné à ce Père aimant, et aussi par des actes et en aimant le prochain comme Jésus. L’ultime commandement du Christ au moment de sa Passion est bien : « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés », jusqu’à la mort sur la croix. Donc en étant capables de donner notre vie. C’est quand nous nous donnons que nous devenons heureux, donc ne vous gênez pas !

Entrer dans la vie divine, c’est découvrir que Dieu est don éternel, il n’arrête pas de combler ceux qui s’appuient sur lui et il nous fait entrer dans cette logique du don. Dans la mesure où nous voulons tout garder pour nous, nous allons vers le malheur et la tristesse. Dans la mesure, au contraire, où nous faisons confiance au Seigneur et nous le suivons en apprenant à nous donner et à lui et à nos frères, alors nous empruntons un chemin de confiance qui nous apporte la paix, la joie, qui nous rend justes en ayant le souci de partager avec ceux qui ont moins que nous, comme le Seigneur nous le demande. Évidement nous ne serons pas millionnaires, mais nous seront bien plus riches, riches de l’amour divin, riches de l’amour que nous serons capables de rayonner autour de nous. À vous de choisir !

Amen

† Jean Legrez, o.p.
Archevêque d’Albi

1ère lecture : Is 49, 14-15
Psaume : 61, 2-3, 8, 9
2e lecture : 1 Co 4, 1-5
Évangile : Mt 6, 24-34

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