Messe d’action de grâce du Père Paul pour ses 100 ans, à Ronel
La petite communauté paroissiale de Ronel connait Père Paul, toujours fidèle aux liturgies du dimanche. Né le 14 mai 1921, il a souhaité que le 14 mai 2021 soit célébré à l’église de Ronel une messe d’action de grâce pour son anniversaire…
Père Paul, quelle idée de fêter son centenaire à Ronel, au fin-fond du Tarn, alors que vous êtes né à Belfort, au fin-fond de la France ?
Ce n’est pas un hasard ! Jeune étudiant en 1943, j’ai profité du STO pour être mineur de fond, dans la mine de Peyrebrune, à 400 mètres sous la faille du Dadou non loin de Réalmont. Ensuite j’ai regagné le maquis à Vabre. Cela m’a fait découvrir la culture occitane. Je revenais au pays de Cocagne !
Pourquoi avoir choisi la mine ?
Je voulais partager la vie de l’homme au travail. J’y ai trouvé la vocation d’apôtre de Jésus.
Quelle a été votre activité entre 1943 et aujourd’hui ?
L’annonce et le service de l’Évangile. D’abord comme Père Abbé d’une communauté religieuse en Normandie. Puis à la DRH d’une entreprise métallurgique de 3000 salariés, comme Prêtre-cadre au travail. Depuis 1971, j’ai créé ou accompagné une quarantaine de petites équipes de responsables, cherchant à pratiquer leur vie en entreprise à la lumière de l’Évangile du travail.
Vous avez fêté votre centenaire le vendredi de l’Ascension dans notre petite église de Ronel. Quels sont vos sentiments ?
D’abord, un immense merci à notre Père qui m’a donné cent ans de vie et soixante dix ans au service du Peuple de Dieu.
Ensuite, la profonde joie de vivre cela au cœur d’une communauté locale accueillante, représentée en deux temps : par Madame le Maire déléguée et par les prêtres du Réalmontais avec les innombrables initiatives des paroissiens : fleurs, orgue, trompette, animation chorale. Etc.
Deux amis de Paris venus en ambassadeurs ont fait un bref compte-rendu qu’ils ont résumé ainsi. « Nous avons chanté en français, en Occitan et en espagnol : C’était dynamique, c’était joyeux. Les sympathiques habitants de Ronel chantent comme des rossignols ! Ils ont fait cadeau à Paul d’un superbe échantillon de minerai de plomb de Peyrebrune. Il y avait aussi un magnifique « 100 » en fleurs monté sur une armature de métal du plus bel effet. Bref c’était un jour mémorable. Tout avait l’air simple et joyeux. ça fait du bien ! »
Pourquoi avoir choisi le Notre Père comme lecture de l’Évangile ?
Mon homélie exprimait mon expérience spirituelle dans un parallèle entre la mine et le Notre Père. Le mineur vit deux vies en même temps : le « Fond » et le « Jour ». Le treuil et la cage circulant dans le puits font le lien entre les deux. De même le Notre Père se divise en deux parties : au centre le fond de la vie humaine (le pain c’est la vie économique, le pardon c’est la relation sociale, la tentation c’est l’intériorité de la vie spirituelle).
En haut le Père, l’Amour créateur qui donne à toute cette réalité son existence, son sens et son Avenir ultime dans le Royaume. Pour passer de l’un à l’autre, Jésus de Nazareth, Seigneur, est là comme un ascenseur, Le Passeur, animé par l’énergie du souffle de Dieu.
Quel était le contenu de l’enveloppe que vous nous avez fait distribuer à la fin de la Messe ?
Je voulais faire passer le flambeau et le témoin à vous tous de Ronel qui représentiez la dizaine d’équipes que je continue d’accompagner, par zoom, en région parisienne.
Cette enveloppe contenait deux versions du Notre Père : l’originelle et la transposée, fruit de la méditation que nous avons faite dans ces équipes depuis une dizaine d’années. A vous de transmettre le message. Amen. Alléluia.
La communauté paroissiale vous remercie, Père Paul, pour cet « éclairage » sur votre vie et sur le Notre Père. Que le Seigneur vous garde encore longtemps parmi nous et à l’an que bé !
Une paroissienne