Ordination de Pierre Nguyen Van Son (Juin 2018)
Le 29 juin, l’Église fête saint Pierre et saint Paul. Différents et complémentaires, l’un et l’autre nous rappellent que l’Église est fondée sur les apôtres. C’est aux alentours de cette date que la majorité des ordinations de nouveaux prêtres sont célébrées : ils sont ainsi 125 à être ordonnés prêtres en 2018 en France.
Parmi eux, Pierre Nguyen Van Son, originaire du Viêt Nam, a été ordonné prêtre dimanche 24 juin en la cathédrale Sainte-Cécile d’Albi.
Pierre Son a voulu devenir prêtre du diocèse d’Albi après une année passée à l’école d’évangélisation Jeunesse-Lumière de Pratlong. Son désir d’être prêtre date de son adolescence pendant laquelle, à la vue de l’exercice du ministère pastoral de son curé, il s’est senti appelé à un service semblable.
La découverte de l’Église en France et en Europe l’a convaincu de la nécessité d’une nouvelle évangélisation du pays qui a porté la Bonne Nouvelle dans son pays d’origine au XVIIe siècle. Être missionnaire est devenu une conviction pour Pierre Son. Annoncer la Bonne Nouvelle à ses frères humains et manifester la présence de Jésus Christ, à travers les sacrements et une vie donnée et façonnée par l’Évangile, constituent son ambition et son bonheur.
Que Notre Dame, Mère de l’Église et Reine des Apôtres, soutienne chaque jour son ministère et l’accompagne de sa maternelle bienveillance !
Mgr Jean Legrez
Frères et sœurs,
Ce n’était pas prévu, mais je prends la parole avant de vous donner la bénédiction au Nom du Seigneur. Je tiens à remercier la famille de Pierre Son qui vit un grand moment d’émotion. Vous nous faites un très beau cadeau. Merci !
J’ai été très frappé pendant l’ordination : cette célébration était absolument catholique. Je ne sais pas si vous vous en êtes rendu compte, mais lors de la procession d’imposition des mains, tous les continents étaient représentés. Je crois que pour une Église diocésaine comme la nôtre, c’est un événement qui n’est pas commun. Nous étions habitués à voir des prêtres issus de notre terroir. Actuellement, permettez-moi de vous dire que ce n’est plus le cas. J’ai réalisé en préparant cette ordination que c’était ma dix-huitième ordination sacerdotale en douze ans d’épiscopat. Dans ce diocèse, pour dix ordinations, j’ai ordonné un Tarnais. Dans le diocèse de Saint-Claude, les Français, si je puis dire, étaient plus nombreux. Nous entrons dans une ère nouvelle ! C’est une ère nouvelle pour nos presbyteriums, pour notre Église locale et nous devons apprendre d’abord, et cela ne va pas de soi croyez-moi, à accueillir ces prêtres qui viennent de l’extérieur, à les accueillir comme des frères, comme des membres de nos familles. Savoir ne pas les laisser seuls, par exemple aux grandes fêtes. Ils n’ont pas de famille parmi nous. Nous sommes leur famille. Nous devons les aimer, nous devons leur exprimer notre reconnaissance et les aider dans un ministère – il n’est simple pour aucun de nous – mais qui pour eux, étant donnée la différence de culture, est certes plus difficile. Nous devons donc vraiment, non seulement les accueillir comme des frères, mais les aider comme des frères qui à certains jours peinent.
Permettez-moi d’ajouter que je crois que c’est une grâce pour nos Églises locales que de devenir catholiques, universelles. De sortir de nos enfermements pour nous ouvrir à toutes les frontières et être capables d’aimer tous ceux que le Seigneur met à nos côtés. Cela ne va pas de soi, car nous sommes des êtres humains et la différence nous fait toujours peur. C’est un premier réflexe, mais toute la Bible – et l’Évangile d’une manière absolument renouvelée et beaucoup plus forte – nous apprend que la différence est source de richesse et qu’elle peut être une occasion d’un amour plus fort et plus vrai. Alors je crois vraiment que l’heure est à l’action de grâces et à l’ouverture de nos cœurs non seulement à la grâce de Dieu, mais à nos frères qui viennent nous aider.
† Jean Legrez, o.p.
Archevêque d’Albi