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CCFD-Terre Solidaire : Visite du Partenaire de RDC le 18 mars

Les délégations régionales du CCFD-Terre Solidaire ont accueilli le partenaire du Carême samedi 18 mars au Collège St-Jean à Saint-Sulpice.

 

 

Justin Kompanye vit en République Démocratique du Congo (RDC), plus précisément dans la région des Grands Lacs, la province du Nord Kivu.

La RDC a des frontières communes avec le Rwanda et l’Ouganda.

Le pays est prioritairement de confessions catholique et protestante.

 

Suite au génocide du Rwanda, les populations se sont réfugiées au Kivu, en s’accaparant des terres, provoquant des tensions entre les ethnies.
Des milliers de Congolais déplacés survivent dans des camps.

La population augmente de façon croissante.

70 % de la population travaille dans le secteur agricole.
Des terres fertiles ne sont pas exploitées, par manque de routes pour y accéder.

 

L’État privilégie l’installation des sociétés minières au détriment de l’agriculture : 80 % des terres appartiennent aux grands concessionnaires, 20 % reste à la population.
Il y a trop de paysans sans terre et trop de terres sans paysan !

Les sous-sols regorgent de minerais (étain, coltan, or) qui entrent dans la confection de produits électroniques.
Loin de profiter de ces richesses et de voir s’améliorer le sort de ses habitants, la population locale subit l’exploitation du travail à la mine, sans aucune protection et sans outillage adapté, dans des conditions épouvantables.

De plus, l’environnement est grandement menacé par la destruction des forêts et la pollution des rivières.

L’accès à la terre est plus difficile pour les femmes alors qu’elles produisent 70 % de l’agriculture.

 

 

La femme n’a pas droit à l’héritage foncier.
Si elle devient veuve, l’héritage revient aux enfants mâles.
Si elle est mariée, elle n’a pas droit à l’héritage de ses parents.

La femme, surtout la jeune femme, subit des viols, notamment autour des mines ou dans des villages reculés et difficiles d’accès.

Elle garde le silence par peur de représailles ou par peur de ne pas trouver un mari.
Cette insécurité fait fuir les populations et profite aux bandes armées qui s’accaparent des terres.

Photo CCFD Terre Solidaire © William Dupuy

La loi n’est pas appliquée : les femmes n’ont pas les mêmes droits que les hommes.

Elles sont mises à l’écart de la communication avec les autorités.

Les filles vont à l’école, bien que les familles ne soient pas convaincues du bien-fondé de l’éducation, de par leur culture.
Mais les femmes sont pour la plupart peu ou pas instruites et ne maîtrisent pas bien la langue.

Quand la femme participe à des réunions, c’est grâce à l’insistance des ONG qui veulent leur donner des lieux de paroles et d’informations.
C’est aussi pour qu’elles aient droit au financement de projets, car 30 % des femmes doivent participer, sinon elles ne peuvent pas recevoir de subvention ou d’aide.

 

Les jeunes hommes qui possèdent une moto préfèrent vivre du taxi-brousse plus rentable que l’agriculture, ce que les femmes ne peuvent pas faire…

Le micro crédit ne fonctionne pas en RDC.

 

Face au désengagement de l’État, propriétaire du sol et du sous-sol, de nombreux conflits fonciers voient le jour.
La loi n’aide pas : la procédure est longue, les autorités freinent.

En l’absence de lois foncières ou de non-respect de ces lois (registres imprécis, pas de cadastre ni de papiers ni d’informatisation), le droit coutumier d’accès à la terre n’est pas respecté.
Ce qui implique des spéculations qui font augmenter le prix des terrains.

Les acquéreurs officiels sont les officiers militaires qui entretiennent des liens entre acteurs miniers et groupes armés.

L’Église catholique possède aussi beaucoup de terres…

 

L’ASP – Association Solidaire pour la Paix- (avec accompagnement à l’installation), revendique que toute action menée doit être approuvée par chaque groupe de représentativité ethnique.

Cette association emploie Justin en lien avec le CCFD-Terre Solidaire.

« Dans l’est du Congo par exemple, déclare-t-il, des groupes armés se financent par le trafic des ressources naturelles.

D’où l’importance d’appuyer des partenaires variés, travaillant sur deux axes : le modèle agricole et la gestion des ressources naturelles, ainsi que la promotion du vivre-ensemble, de la cohésion sociale et de la citoyenneté.

Ce qui nous intéresse, c’est leur vision et leur volonté de transformer leur environnement pour construire une société plus juste et plus solidaire.

Avec la perspective pour tous ces partenaires, que ce soit des femmes rurales de RDC ou des jeunes de Bujumbura (Burundi), de (ré)apprendre à se faire confiance, de collaborer et de construire du commun ».

Plusieurs projets sont en cours comme l’aide des femmes pour l’accès à un hectare de terre ; l’achat de semences que l’on ne trouve pas localement ; un projet de développement d’une coopérative à Missi pour la culture du maïs et la production de la farine ; le travail de réconciliation…

 

A la suite de cette journée régionale, Justin notre partenaire va visiter l’Ariège, l’Aveyron et les Hautes Pyrénées :

le 20 mars à Pamiers, le 21 à Foix, le 23 à Rodez et le 28 à Tarbes.

Justin et des délégués de diocèses de la Province de Toulouse

Belles découvertes de notre région, Justin !

Pour l’équipe CCFD-Terre Solidaire du Tarn,
Aline Sélariès