Homélie du mercredi des Cendres

Frères et sœurs,

« Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut » (2 Cor 6, 2). Avec les 28 catéchumènes du diocèse qui se préparent à être bénéficiaires du salut, opéré par le Christ en sa Pâque, avec ferveur « revenons de tout notre cœur » au Seigneur. Ce temps du carême est une sainte quarantaine que l’Église offre aux catéchumènes comme l’ultime préparation aux sacrements de l’initiation : baptême, confirmation et eucharistie. Pour les baptisés de date plus ancienne, c’est à la fois un temps d’intercession sans cesse renouvelé pour les catéchumènes et une période de retraite communautaire pour se préparer à toujours mieux accueillir les dons de Dieu.

Si nous sommes, selon les termes de saint Paul au Corinthiens, les ambassadeurs du Christ, il nous est nécessaire d’entretenir avec lui la plus grande intimité possible. Faire pénitence, c’est avant tout suivre avec reconnaissance le Christ qui a prié dans le secret, qui a jeûné dans le secret, qui a donné avec générosité à ceux qui lui demandait. L’aumône, la prière et le jeûne sont trois formes efficaces de renoncements libérateurs. Le jeûne vécu dans la prière fait grandir le désir de Dieu et sa connaissance pour un meilleur accomplissement de sa volonté. L’aumône apporte la joie à celui qui reçoit comme à celui qui donne. La prière secrète unit l’âme du priant à son Seigneur et introduit en son cœur les sentiments du maître et sauveur.

Demandons les uns pour les autres que « la joie d’être sauvé » nous habite tous, à titre personnel et à titre communautaire. Le rite des cendres, que nous allons tous recevoir, nous rappelle la fragilité de la condition humaine et manifeste aussi notre volonté commune de croire à l’Évangile et de nous convertir, de nous tourner davantage vers Dieu pour être vraiment des fidèles du Christ, dignes de ce beau nom, capables de coopérer avec lui pour le salut du monde.

Amen

† Jean Legrez, o.p.
Archevêque d’Albi