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Homélie des obsèques de l’abbé Robert Bouyssié

Frères et sœurs,

C’est la foi qui nous rassemble, autour de l’abbé Robert Bouyssié, dans cette église Saint-Salvy, comme il le souhaitait. En effet, il disait qu’il avait gardé de Saint-Salvy « d’excellents souvenirs d’enfance et de jeunesse ». Cette foi qui nous rassemble, consiste à croire que « Jésus est mort et ressuscité et que ceux qui se sont endormis en Jésus, Dieu, à cause de Jésus, les emmènera avec le Seigneur ». Pour cette raison, comme saint Paul l’écrivait aux Thessaloniciens, la mort ne saurait nous accabler. Si la douleur de la séparation est bien réelle, l’espérance de la vie éternelle nous apporte un réconfort certain que ne connaissent pas ceux qui ignorent Dieu.

Après une carrière d’enseignant, puis devenu aumônier des Sœurs du Bon Sauveur et de leurs malades, l’abbé Robert Bouyssié a toujours eu le sentiment d’être marginal. Il l’a écrit à plusieurs de ses évêques et à moi pour terminer. Marginal par rapport aux prêtres du diocèse adonnés au ministère paroissial, un ministère qu’il a très peu connu et qu’il a toujours regretté de ne pas ou peu connaître. Il faut dire aussi que sa surdité a accentué encore l’isolement qu’il ressentait, ayant été formé à Toulouse et non pas avec l’ensemble des prêtres du diocèse. Il a toujours eu du mal et le disait, à se sentir intégré dans une équipe et il en a souffert. Cependant, il est resté en « tenue de service » jusqu’au bout. Il a persévéré dans le service des Sœurs du Bon Sauveur tant qu’il a pu. Arrivé à la Collégiale, il lui arrivait d’interroger le Ciel, se sentant inutile, il souhaitait et il l’a écrit, que « Dieu dans sa miséricordieuse Bonté veuille bien lui ouvrir ses bras comme le Père de l’enfant prodigue ».

Il a gardé la foi jusqu’au bout. En lisant plusieurs de ses lettres envoyées à ses différents évêques, il écrivait que ce n’était plus la foi de son enfance, celle-là était simple. Au cours de sa vie, en raison des évènements heureux qu’il a pu vivre, mais aussi des épreuves qu’il a connues, sa foi est devenue plus difficile. Cependant il a gardé la foi. Certain qu’il était que, dans sa faiblesse, il pouvait véritablement compter sur la force du Christ, notre Sauveur. Il veillait, il se tenait prêt. De fait, à l’heure où personne ne s’y attendait, le Seigneur l’a pris.

Frères et sœurs, demandons à Dieu de combler maintenant son serviteur de la plénitude du bonheur, de l’amour éternel de Dieu. Qu’il reçoive le salaire des bons et fidèles serviteurs.

Amen

† Jean Legrez, o.p.
Archevêque d’Albi

En la Collégiale Saint-Salvy, le mercredi 15 février 2023

1ère lecture : 1 Th 4 13-14. 17-18
Psaume : 26
Évangile : Lc 12 35-38. 40

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