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Fête de la Vie consacrée : homélie et photos

Monseigneur Jean Legrez a présidé la messe du 2 février en la cathédrale Sainte-Cécile d’Albi, à l’occasion de la Journée Mondiale de la Vie Consacrée. Homélie et retour en images sur cette célébration.

Bénédiction des cierges dans le Grand Chœur

Frères et sœurs,

Nous célébrons aujourd’hui la venue de l’enfant de la crèche dans le Temple de Jérusalem, quarante jours après sa naissance, selon les prescriptions de la Loi de Moïse. Le prophète Malachie l’avait annoncé : « Voici que j’envoie mon messager pour qu’il prépare le chemin devant moi et soudain viendra dans son Temple le Seigneur que vous cherchez ». Il y a trente-sept ans, le saint pape Jean-Paul II a voulu que cette fête du Seigneur soit aussi la journée mondiale de la vie consacrée. La contemplation de la Vierge Marie, de Joseph, de Syméon et d’Anne, dans le Temple, autour du petit enfant qui vient : « pour devenir un grand prêtre miséricordieux et digne de foi pour les relations avec Dieu, afin d’enlever les péchés du peuple » (He 2, 17), peut aider à entrer dans le mystère d’une vie totalement donnée à Dieu. Les parents de Jésus depuis les premiers moments de la réalisation de l’incarnation, ainsi que Syméon et Anne dans le Temple, font une expérience forte de la présence de Dieu dans leur existence en étant docile à l’Esprit Saint. En effet, chacun se laisse alors guider et, soutenu par lui dans une offrande complète de leur personne, qui engendre une attitude de service dont le Christ lui-même donnera plus tard le plus haut exemple.

Statue de Siméon, sur le mur de clôture du Grand Chœur. Placé à l’est de la cathédrale, il est le premier à voir se lever la lumière, l’aurore du salut…

Frères et sœurs, à l’origine de toute vocation à la vie consacrée, quel que soit le charisme suivi, existe toujours un désir qui est la conséquence d’un amour fort et exclusif pour le Seigneur. Saint Jean-Paul II dans l’exhortation apostolique « Vita consecrata » (n° 23) constate que « la décision de se consacrer totalement, est le fruit de l’amour divin qui enveloppe le disciple, le soutient et lui remplit le cœur ». La joie et l’admiration de Syméon et Anne pour celui qu’ils reconnaissent comme le Messie d’Israël, habitent le cœur de toute personne consacrée qui vit réellement et constamment dans l’offrande d’elle-même pour la croissance du Royaume.

Il me semble que notre Église diocésaine, comme l’Église universelle, a besoin aujourd’hui de ce témoignage d’un amour vrai et gratuit qui s’exprime par la radicalité d’une vie donnée dans la joie. Ne nous faisons pas d’illusion, la vie consacrée n’est pas un long fleuve tranquille. À la suite des saints fondateurs, elle exige de mener fidèlement, jour après jour, le combat spirituel pour suivre le Christ de près jusque dans sa Passion, en acceptant les épreuves, les chutes elles-mêmes, sachant que cette route de lumière est vécue sous le regard du Rédempteur.

Frères et sœurs, qui vous êtes donnés au Seigneur et dont c’est la fête aujourd’hui, je voudrais que pour chacun et chacune d’entre vous, ce jour soit heureux. Pour qu’il soit heureux, il vous faut du courage et peut-être plus que jamais. Les crises que traverse l’Église aujourd’hui peuvent, dans certains cas, mettre en cause de manière terrible la vie consacrée. Il nous faut à tous du courage d’abord pour prier et adorer le Seigneur avec fidélité et générosité. Nous ne sommes pas tous des consacrés appelés à mener la vie cachée. Cela est réservé à quelques ermites au fond de grottes et à quelques Chartreux. Pour la plupart, nous sommes appelés à vivre au cœur de l’Église cette vie de prière. N’hésitons pas à prendre le temps et à recevoir tous ceux qui vivent autour de nous pour qu’ils puissent eux aussi faire une expérience forte de la présence du Seigneur. Courage aussi pour servir en priorité les pauvres, les malades, qui aujourd’hui ont tant besoin d’être visités. Courage aussi pour faire connaître la vérité, et la vérité, c’est le Christ, il n’y en a pas d’autre. Courage pour enseigner la doctrine chrétienne. Courage pour aimer en particulier ceux qui sont condamnés, ceux qui sont exclus.

Pour cela, il faut commencer par aimer ses frères et ses sœurs avec lesquels on vit et qui nous font faire de l’exercice. Comme disait saint Vincent de Paul : « Mettez plusieurs saints ensemble, ils vont se donner de l’exercice ». Cet amour fraternel est sans doute pour la plupart d’entre vous le premier témoignage que vous pouvez donner du Royaume sur terre. Il s’agit d’aimer à temps et à contretemps, en particulier ceux et celles avec qui on vit quotidiennement. En plus du courage, je crois qu’il nous faut aujourd’hui savoir manifester de manière humble, bien sûr, mais vraie, notre reconnaissance au Seigneur pour l’appel reçu. Cet appel qui nous fait participer d’une manière tout à fait exceptionnelle au salut que le Christ est venu apporter sur terre. Ce Christ qui a été reconnu par Syméon et Anne comme le Sauveur, non seulement du peuple d’Israël, mais de toutes les nations. Courage ! Et sachons exprimer notre reconnaissance à Dieu, notre reconnaissance pour les frères et sœurs avec lesquels nous vivons, notre reconnaissance pour ce salut que nous avons reçu et que, par une vie rayonnante, nous sommes appelés à annoncer.

Amen

† Jean Legrez, o.p.
Archevêque d’Albi

La journée s’est ensuite poursuivie à la Salle du Pigné, par des temps d’échange, de convivialité et la projection du film Brother, retraçant l’itinéraire d’un Français devenu franciscain du Bronx.

Sœur Rachelle (Sœur Missionnaire de l’Évangile) et Sœur Madeleine (Sœur de Notre-Dame de la Paix)