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Homélie de la messe de requiem pour Benoît XVI

Homélie de Mgr Jean Legrez, lors de la messe de requiem à la mémoire du pape émérite Benoît XVI.

Benoit XVI 1927-2022

Frères et sœurs,

La première lecture extraite de la première lettre de l’apôtre Jean, nous a rappelé l’exigence de l’amour du prochain. Un amour qui, selon l’évangéliste, doit être semblable à celui de Jésus, lui qui a donné sa vie pour nous. Jésus, le maître, l’unique bon pasteur, nous a aimés en actes et en vérité. Benoît XVI disait : « Pour un chrétien, la vérité a un nom : Dieu. Et le bien un visage : Jésus Christ ». Le bien c’est Jésus, ce Jésus qui, comme nous venons de l’entendre, a appelé Philippe à le suivre. Comme il appelle chacun de nous à le suivre selon sa vocation. Chacun de nous est appelé à entretenir une relation personnelle avec celui qui nous appelle à sa suite. « Viens et vois », dit Jésus à Philippe. Ce qui signifie : mets-toi à mon école et découvre, vois qui je suis.

Dans un discours, le 7 février 2008, Benoît XVI expliquait : « Dieu n’est pas un inconnu, une hypothèse probable de la naissance de l’univers. Dieu est fait de chair et d’os. Il est un des nôtres, nous le connaissons avec son visage par son nom. C’est Jésus Christ qui nous parle dans l’Évangile. Il est homme et il est Dieu. Et parce qu’il est Dieu, il a choisi l’homme pour nous permettre de choisir Dieu. Il faut donc entrer dans la connaissance et puis dans l’amitié de Jésus pour faire route avec lui. » L’essentiel, frères et sœurs, se trouve là. Être avec lui pour l’aimer et le faire aimer, sans doute est-ce le secret de ce pape qui vient de nous quitter. Lui qui, comme dernière parole, a pu dire « Jésus je t’aime ».

« Coopérateur de la vérité »

Si Dieu est la vérité, comme l’affirmait Benoît XVI, le chercher toute sa vie est véritablement la vocation de tout chrétien, je dirais même de tout homme. Mais il s’agit non seulement d’être des chercheurs de Dieu, des amis de Dieu, mais aussi, comme la devise de ce pape l’indiquait, être les « coopérateurs de la vérité ». Benoît XVI lui-même l’a été d’une façon éminente, en étant « un humble ouvrier dans la vigne du Seigneur ». C’est de cette manière qu’il s’est présenté à l’Église au soir de son élection sur le siège de Pierre. « Un humble ouvrier dans la vigne du Seigneur », lui, ce savant, ce théologien de renommée internationale.

Souvent, ce pape a été incompris. Il a été attaqué, il a été moqué, aussi bien pendant les vingt-deux ans qu’il a passé à la tête de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, que comme pape. Jamais il n’a abandonné un sourire aimable et bienveillant à l’égard de tous. Certains commencent à écouter ses enseignements. Je suis frappé de constater le changement d’appréciation en quelques jours dans les médias. Ils ont commencé par dire beaucoup de bêtises, je le dis très simplement. Au bout de quelques jours, un changement d’évaluation se dessine. Les médias découvrent que ce pape a fait des discours inouïs dans l’Europe entière. Il est temps ! Tant mieux ! Réjouissons-nous ! Je crois que les enseignements de Benoît XVI montrent à quel point il a voulu rassembler chacun des membres du peuple de Dieu, et au-delà, dans l’unité, dans la justice et dans la droiture.

Le Pape François aujourd’hui a dit de son prédécesseur qu’il fut comme Marie au pied de la croix, un serviteur bon et fidèle jusqu’au bout. Nous pouvons prier ardemment ce soir pour que ce pape connaisse maintenant la plénitude de la Béatitude. J’achèverai en reprenant les mots mêmes du Pape Françoise à la fin de son homélie : « Benoît, que ta joie soit parfaite …/… définitivement et pour toujours ! ».

Amen

† Jean Legrez, o.p.
Archevêque d’Albi

 

En la cathédrale Sainte-Cécile, Albi – jeudi 5 janvier 2023 (textes du jour)

1ère lecture : 1 Jn 3, 11-21
Psaume : 99, 1-2, 3, 4, 5
Évangile : Jn 1, 43-51