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Un an après le rapport de la CIASE – Parole de l’évêque

Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. (Matthieu 25, 40)

Il y a maintenant un an paraissait le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église. À Lourdes, en novembre 2021, sous le regard de Dieu, les évêques de France ont voulu manifester aux victimes d’abus la reconnaissance de leur souffrance issue d’actes criminels posés par des clercs. En outre, les évêques se sont engagés à mettre au point des moyens divers, afin de proposer aux victimes, autant que faire se peut, des formes de réparation. Conscient désormais de devoir tout mettre en œuvre pour que l’Église soit « une maison sûre », selon l’expression du Pape François, les évêques ont choisi de considérer de manière privilégiée les victimes.

Dans le diocèse d’Albi, comme les articles de ce bulletin en témoignent, nous avons essayé modestement et sans tarder, de faire nôtre les orientations souhaitées par la Conférence des Évêques de France. Il me semble que la prise de conscience et l’épreuve que les abus représentent pour l’Église, engagée sur un chemin de purification, concernent tous les baptisés et pas seulement les ministres ordonnés et les laïcs engagés dans les services du diocèse.

Tous, nous devons porter dans la prière les victimes. Blessées de manière atroce et durable, il nous revient de les présenter au Seigneur, le seul capable de guérir l’irréparable. Nous devons aussi prier pour ceux et celles qui, aujourd’hui, sont au service des victimes, de telle sorte qu’ils parviennent à manifester de manière juste la lumière de l’Évangile à des personnes plongées dans les ténèbres par ceux et celles qui auraient dû la leur révéler.

Bas-relief de Sœur Mercedes : Simon de Cyrène aide le Seigneur Jésus à porter la Croix © D.Poinsot

Prudence et vigilance sont absolument indispensables dans nos relations avec les enfants et les personnes vulnérables, pour le bien de tous. Pour les personnes qui exercent un service dans l’Église, accepter de se soumettre aux exigences demandées (signature de la « charte de protection des mineurs et des personnes vulnérables » et la présentation d’un extrait de casier judiciaire), est un acte de charité et ne saurait être vécu comme l’apparition d’une suspicion. Je tiens à remercier ceux et celles qui apportent compétences et aide pour que les mesures retenues soient mises en place.

Si, à juste titre, la honte et l’horreur nous saisissent face à la vérité que les victimes nous font connaître, le processus de conversion et de purification dans lequel l’Église de France est engagée peut être considéré comme une absolue nécessité pour mettre en pratique l’Évangile et comme un geste prophétique pour la société civile.

Avec la nouvelle affaire de Monseigneur Michel Santier, un nouveau choc, extrêmement blessant pour les fidèles laïcs et les clercs, crée le doute sur la sincérité et l’efficacité des mesures prises par les évêques de France. Il obligera à tenir compte des critiques formulées par beaucoup, simple baptisés et canonistes, autour de l’absence de communication des mesures romaines quand elles sont édictées. Cependant, « L’espérance ne déçoit point ». Que l’Esprit Saint aide chacun à marcher humblement dans la vérité et l’humilité, afin de savoir témoigner d’une réelle charité !

† Jean Legrez, o.p.
Archevêque d’Albi

 

NB : Ce texte a été rédigé avant l’Assemblée plénière des évêques de novembre 2022.

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