« Ta parole est la lumière de mes pas » (Psaume 118, 105)
L’Évangile du « dimanche de la Parole », au premier chapitre de l’Évangile selon saint Lc (Lc 1, 1-4 ; 14-21), nous a rappelé la mission du Messie. Dans la mouvance de l’Esprit Saint, il est envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Le sort de beaucoup est de vivre sans espérance, rivé aux nécessités du quotidien, sans autre horizon que de réaliser dans l’immédiat toutes sortes de désirs qui aboutissent à l’insatisfaction plus qu’à l’enthousiasme, en raison d’une orientation erronée, conduisant au repliement sur soi plutôt qu’à l’ouverture à autrui – alors que nous avons été créés pour la communion avec Dieu, avec nos frères.
Telle est la pauvreté de nombre de nos contemporains qui ignorent le contenu de la Révélation. La Parole de Dieu est lumière sur nos pas. Grâce à elle, nous pouvons découvrir le sens de toute vie humaine, sous le regard bienveillant d’un Dieu qui veut notre bonheur par le partage de son amour miséricordieux.
Aujourd’hui, le Seigneur a besoin de chaque baptisé pour faire connaître son existence et son projet d’amour en faveur de l’humanité. Comme un fil rouge dans les différents livres de la Bible, ce message merveilleux et exaltant traverse l’ensemble de la Révélation. Riches de cette connaissance, les fidèles du Christ sont appelés à partager ce trésor avec les pauvres d’aujourd’hui, conscients que la plus grande pauvreté est d’ignorer le vrai Dieu. Sans le connaître ou en le connaissant mal, les hommes se heurtent à toutes sortes de difficultés et se blessent au contact de multiples idoles.
C’est pour cette raison qu’il m’a semblé urgent de faire distribuer à partir du « dimanche de la Parole » l’Évangile de saint Luc, qui est lu au cours des dimanches de l’année C. Nous avons tous, dans nos relations, des personnes de bonne volonté qui ne connaissent pas le Sauveur de tous les hommes, Jésus. Oser proposer la lecture de cet évangile est un acte de charité. Cette première annonce pourra, dans les meilleurs cas, faire naître un dialogue qui pourra initier un chemin de foi. Recevoir cet évangile, puis le remettre à un ami, un membre de sa famille, à un voisin est un geste simple qui peut apporter un éclairage heureux et engendrer l’espérance. Les Écritures donnent sens à notre présent et à notre futur éternel.
Celui qui distribuera l’évangile pourra aussi le lire en entier. Le propre de la Parole de Dieu est son caractère inépuisable. Une lecture attentive et répétée offre toujours des découvertes. Se fixer comme résolution cette lecture, même si nous pensons que ce texte nous est bien connu, ne manquera pas de porter des fruits ; en particulier, elle fortifiera notre relation personnelle à Jésus-Christ. Pour devenir réellement missionnaire, il nous faut cultiver quotidiennement cette intimité avec Jésus. En famille et en paroisse, trouvons de nouvelles façons de partager la Parole de Dieu : cela peut dynamiser la communauté et la rendre audacieuse pour transmettre le message évangélique aux périphéries.
Mon souhait le plus cher est que la lecture de l’évangile de Luc nous conforte dans la conviction qu’il n’est pas possible d’avoir un meilleur ami que Jésus. Il est, en vérité, l’envoyé du Père, venu partager notre condition humaine, pour nous conduire fraternellement vers notre Père en obtenant pour chacun de nous le don de l’Esprit Saint. L’Esprit qui a inspiré les Écritures nous en dévoile le sens. Il nous fait connaître l’origine et le but de notre vie. Peu à peu, il nous introduit dans un dialogue confiant avec chacune des personnes de la Trinité, aperçue au détour de tel ou tel verset de l’Évangile. Ce dialogue s’appelle la prière. Elle renouvelle notre espérance et nous fait grandir dans la confiance.
Silence ! Lisons attentivement et laissons l’Esprit Saint nous dévoiler les merveilles de Dieu. Je demande au Seigneur de nombreuses bénédictions pour les lecteurs de l’évangile de Luc, reçu et lu pour une première fois.
† Jean Legrez, o.p.
Archevêque d’Albi