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Homélie pour la Fête de la Sainte-Famille

Frères et sœurs,

La première lecture tirée du livre de Samuel nous décrit une scène particulièrement émouvante. Anne avait imploré le Seigneur pour avoir un enfant ; devenu mère par grâce, elle désire exprimer sa reconnaissance à Dieu en lui restituant l’enfant reçu de lui. Elle le remet au Temple à Silo pour qu’il soit consacré au Seigneur et demeure à sa disposition. Ce récit magnifique et étonnant n’est-il pas une prophétie de ce que sera la maternité de la Vierge Marie et la paternité de Joseph ?

Dans la Sainte Famille, Dieu semble être au centre des préoccupations. Joseph comme Marie, vivent dans l’obéissance à Dieu selon ce que les Évangiles laissent percevoir de leur soumission à la Loi et aux différentes interventions de Dieu en vue de l’envoi de son Fils pour sauver l’humanité, en particulier au jour de l’Annonciation pour Marie et en ses lendemains pour Joseph.

Fresque de l’enfance de Jésus. Collège Sainte-Marie, Albi

 

L’évangile de ce dimanche de la Sainte Famille nous rapporte cet épisode où Jésus adolescent semble prendre une certaine indépendance. Au lieu de rentrer à Nazareth avec ses parents et les pèlerins de sa ville, il reste à Jérusalem après les célébrations de la Pâque, précisément au Temple avec les docteurs de la Loi à discuter. Lorsque ses parents découvrent qu’il est absent du groupe des pèlerins, légitimement inquiets, ils se mettent à sa recherche, rebroussent chemin et finissent par le retrouver après trois jours d’angoisse. Un dialogue révélateur et mystérieux s’instaure entre Marie et son enfant. Pour Jésus, l’obéissance au Père éternel l’emporte sur l’obéissance terrestre même si cela cause tristesse et incompréhension de la part de Marie et de Joseph. « Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? …/… Ils ne comprirent pas ». Cependant Luc souligne que, partant à Nazareth avec ses parents, il leur était soumis. Jésus est bien le fils de Dieu venu partager pleinement la condition humaine, donc la vie d’une famille humaine à la fois ordinaire et exemplaire ; image de la famille trinitaire où l’amour unit entre elles chacune des personnes.

Le Pape François remarque dans son exhortation apostolique sur la famille « La joie de l’amour » : « L’alliance d’amour et de fidélité dont vit la Sainte Famille de Nazareth, illumine le principe qui donne forme à toute famille et la rend capable de mieux affronter les vicissitudes de la vie et de l’Histoire. Sur cette base, toute famille, malgré sa faiblesse, peut devenir une lumière dans l’obscurité du monde » (n° 66). Malgré les difficultés douloureuses que traversent nombre de familles aujourd’hui, la Sainte Famille demeure un repère sûr. Mettre Dieu à la première place dans la vie familiale reste la meilleure boussole, qui permettra que l’amour soit toujours premier instaurant un climat de bienveillance et de pardon entre tous les membres d’une même famille, quoiqu’il arrive.

Demandons cette grâce pour toutes les familles du monde. Éclairées par la lumière douce et apaisante de l’enfant de Bethléem, que les familles chrétiennes osent faire confiance au Sauveur, Maître de la vie et guide fiable pour chaque membre d’une même famille.

Amen

† Jean Legrez, o.p.
Archevêque d’Albi

 

En l’église Saint-Pierre, à Gaillac – dimanche 26 décembre 2021

1ère lecture : 1 S 1, 20-22.24-28

Psaume : 83, 2-3, 5-6, 9-10

2ème lecture : 1 Jn 3, 1-2.21-24

Évangile : Lc 2, 41-52