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Parole de l’évêque en mai : contempler la Sainte Famille

Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! (Luc 1, 49)

L’arrivée du mois de mai, au cours d’un temps pascal qui s’achèvera quasiment avec lui, nous invite à contempler plus que jamais la Sainte Famille. Saint Joseph travailleur ouvre le mois et sainte Marie bénéficie d’un honneur particulier tout au long de ce mois qui, traditionnellement, lui est consacré.

Célébrer saint Joseph travailleur peut être l’occasion de réfléchir à la valeur et à la dignité du travail dans la tradition chrétienne. Le Pape François, dans sa lettre apostolique Avec un cœur de Père, publiée à l’occasion de l’année saint Joseph, affirme que « le travail devient participation à l’œuvre du salut, occasion pour hâter l’avènement du Royaume, développer les potentialités et qualités personnelles en les mettant au service de la société et de la communion …/… La personne qui travaille, quelle que soit sa tâche, collabore avec Dieu lui-même et devient un peu créatrice du monde qui nous entoure ». Enfin, le Pape constate que « le travail de saint Joseph nous rappelle que Dieu lui-même fait homme n’a pas dédaigné de travailler. La perte du travail qui frappe de nombreux frères et sœurs, et qui est en augmentation en ces derniers temps à cause de la Covid19, doit être un rappel à revoir nos priorités. Implorons saint Joseph travailleur pour que nous puissions trouver des chemins qui nous engagent à dire : aucun jeune, aucune personne, aucune famille sans travail ! ».

La prière de la Sainte-Famille (détail d'un antependium réalisé par les Clarisses de Mazamet)
La prière de la Sainte-Famille (détail d’un antependium réalisé par les Clarisses de Mazamet)

Le rôle de parents, dignes de leur splendide mission, consiste toujours à introduire progressivement l’enfant au fil des expériences de la vie dans le réel. Si l’apprentissage du travail demeure un évènement fondamental autant de l’équilibre de tout être humain que de son maintien en vie, il ne suffit pas à dévoiler la réalité dans toutes ses composantes. Beaucoup de travaux, qu’ils soient ménagers ou professionnels, ancrent dans la matérialité de nos existences. La dimension spirituelle de l’existence qui caractérise l’être humain peut nous être enseignée avec grand profit par celle que le Sauveur, du haut de sa croix, nous a donnée pour mère. Chaque année le mois de mai nous donne l’occasion de prendre Marie chez nous.

Depuis le Moyen Âge, dans différentes régions de la chrétienté, un culte spécial en l’honneur de la Vierge Marie est apparu en mai. Apporter les premières fleurs aux pieds de la Mère de Dieu est devenu une pratique courante, en récitant la salutation angélique avec ferveur. Différents papes ont encouragé cette dévotion ; en particulier Pie XII qui a confirmé le mois de mai comme mois marial et Paul VI qui a voulu lier à cette dévotion la prière pour la paix, sans doute dans la mouvance des demandes de la Vierge à Fatima et du contexte de la Guerre froide.

Pie XII écrivait le 15 septembre 1951 dans son encyclique Sur le pouvoir du Rosaire : « La coutume de la récitation familiale du Saint Rosaire est un moyen des plus efficaces. Quel spectacle doux – le plus agréable à Dieu – quand la maison chrétienne résonne des répétitions fréquentes de louanges en l’honneur de la Reine du Ciel. Le Rosaire doit être récité dans la famille, réunie devant l’image de la Vierge, dans une admirable union des cœurs, des parents et de leurs enfants, qui reviennent de leur travail quotidien. Il les unit pieusement aux absents et aux morts. Les familles se lient ainsi encore plus étroitement dans un doux lien d’amour avec la très sainte Vierge qui, comme une mère aimante, dans ce cercle de ses enfants, leur accordera une abondance de dons de concorde et de paix familiale ».

Que les familles du diocèse osent s’adonner à cette coutume ancestrale et, à n’en point douter, une pluie de grâces viendra éclairer la période sombre que nous traversons ! Par l’intercession de la sainte Vierge et de saint Joseph, demander la fin de la pandémie et la fin de la cécité de tant de nos contemporains vivant sans Dieu, permettra à l’espérance de poindre à nouveau comme dans le cœur des témoins de la résurrection du Christ.

 † Jean Legrez, o.p.
Archevêque d’Albi