La chapelle de Notre-Dame du Cayré, située sur la commune de Saint Urcisse sur le bord de la N999, figure parmi les quelques chapelles du canton de Salvagnac encore debout.
Pourtant, elle a bien failli disparaître, à de nombreuses reprises, du paysage local.
Déjà démolie en 1752, elle fut reconstruite en 1805 sur les lieux même de l’ancienne chapelle et conservée, tant bien que mal, jusqu’en 1949, année durant laquelle, son état de délabrement interdisait d’y célébrer l’office.
Cette décision provoqua le sursaut de 12 familles du secteur dont les membres décédés étaient ensevelis, pour la plupart dans le cimetière attenant. Entrainées par Daniel Bonnet, elles furent d’accord, avec l’aide de la commune, pour faire un effort afin de sauvegarder leur patrimoine en détresse.
Pour juger, c’était l’époque où la journée du maçon était payée 700 f, ancien pour ceux qui ont connu, c’est-à-dire à peine 1,1 €. L’argent était rare et beaucoup ont versé leur participation en nature. Il fallait alors 27,5 kg de blé pour une journée de maçon. Il en faudrait plus de 1000 actuellement.
La remise en état de l’intérieur de la chapelle et du cimetière, supportée entièrement par les 12 familles, a permis, à nouveau en 1954, l’utilisation du bâtiment.
Seulement, 40 ans plus tard, tout était à recommencer. Un remaniement de toiture ne dure qu’un temps. La chapelle était de nouveau dangereuse. Il faut bien le constater, en 1995 les ressources étaient meilleures.
La municipalité a pu envisager et réaliser la réfection entière de la toiture. En revanche, sur les 12 familles de 1949, ne restaient que 5 familles sur le secteur et il restait encore beaucoup à faire.
Sans se décourager, avec enthousiasme, une vingtaine de paroissiens décidèrent de créer en 1997 l’association : « Les pionniers du secteur du Cayré » ayant pour but la remise en état du cimetière et de l’intérieur de la chapelle Notre-Dame du Cayré. Le président en a été Daniel Bonnet.
Il serait trop long de relater la totalité des actions, des travaux, du temps passé bénévolement par les membres du bureau et par des personnes anonymes, ainsi que leur participation financière. Il suffit de constater, aujourd’hui, l’état de la chapelle et de ses environs pour être convaincu de l’effort consenti et du résultat obtenu.
Cette deuxième période de travaux a été inaugurée le 12 septembre 1999. Depuis cette date, tous les ans, l’association continue d’inviter les paroissiens de Saint Urcisse et les sympathisants pour la messe célébrant la Nativité de la Vierge Marie.
Le cimetière, quant à lui, fut entièrement nettoyé et fleuri. Les familles des défunts peuvent ainsi se recueillir pour la fête de la Toussaint
La survie de la chapelle du Cayré aura été l’œuvre d’une poignée de personnes soudées entre elles et animées d’une volonté sans faille désirant tout simplement conserver le souvenir de leurs chers disparus.
Il faut souhaiter que les générations suivantes possèdent le même esprit fait de respect, de solidarité, d’amitié et d’amour.
PN