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Castres : église Saint-Germier

Situation et origine

Saint-Germier est une petite commune de Roquecourbe à 9 km de Castres, située sur un promontoire. Le village était un site gallo-romain : de nombreux silos placés sur le plateau en témoignent aujourd’hui encore (ils ont été découverts lors de travaux de construction d’un chemin sur une propriété en 1972). Il est difficile de préciser l’époque et la manière dont le christianisme est apparu à Saint-Germier.

Placée sous le vocable de Saint-Germier, évêque de Toulouse au VIe siècle, il est probable que son nom soit à l’origine de la paroisse. Plusieurs hypothèses s’offrent à nous aujourd’hui : aurait-elle était fondée par les disciples de l’évêque de Toulouse ? Les disciples étaient-ils des moines ? N’était-elle pas déjà un prieuré tandis que Ciotat, Cieutat ou Cité était déjà une paroisse ? Nous ne pouvons le dire.

L’église de Saint-Germier est citée en 1231 dans un document de la collection Doat (Vol 105, fol 334-337). L’évêque d’Albi la réclamait comme lui appartenant de droit. De son côté, le monastère de Saint Benoît de Castres la revendiquait avec d’autres églises comme les ayant reçues en fief ou les tenant de Guillaume, ancien évêque d’Albi qui lui en avait fait don.
Simoon, archevêque de Bourges, choisi pour arbitre l’attribua au monastère de Saint-Pierre de Burlats avec tout ce qui lui appartenait et le droit de patronage. Mais Saint-Germier et d’autres églises furent attribuées à l’évêque d’Albi avec les dîmes et prémices.

Que l’église de Saint-Germier aient été données au monastère bénédictin par Guillaume, évêque d’Albi en 825 ou par son homonyme qui occupa le siège épiscopal de 1042 à 1054, ou bien que le monastère les aient concédées en fief, il résulte de ce document qu’elles existaient à l’époque carolingienne.

À la création de l’évêché de Castres en 1318, Saint-Germier fut attribuée au chapitre de Burlats qui y préleva jusqu’à la Révolution, pour sa part de dîme : 62 setiers de blé, 10 livres de cire, et 20 livres.

En 1754 et en 1790, elle était une annexe de Mazières et comptait 198 communiants.

En 1842, le conseil paroissial demande au maire la somme de 127 francs pour le remaniement du toit de l’église. Le conseil municipal ne peut voter qu’une somme de 50 francs et implore le préfet de lui accorder 77 francs pour faire les réparations. Mais en 1850 on pleurait encore pour la réparer.

Fin 1850, une partie de l’église brûle, le tiers du plafond est détruit, les vitres sont cassées, le grand tableau de la nef, d’une grande valeur, calciné et celui du maître autel tout noirci. Seuls les tableaux des chapelles n’ont pas trop souffert. Ceci est du à l’imprudence du curé qui avait laissé sa chaufferette dans l’église. Une somme de 800 francs est demandée à Monsieur le préfet pour les réparations les plus urgentes.

Dans un des délibérés de mairie, en 1874, on relève que : « le mur ouest menace de s’écrouler et une partie du toit est à refaire ».

L’église du XIXe siècle était donc un bâtiment assez vétuste. En 1880, Louis Fabriès du Mazet fait un legs de 800 francs à la fabrique de l’église.

Le 2 décembre 1893, l’abbé Jean-Antoine Roucayrol, nouveau curé de la paroisse, décida de faire bâtir une nouvelle église sur l’emplacement de l’ancienne.

Le 7 août 1898, l’abbé Flouttard, curé doyen de Roquecourbe, procédait à la bénédiction de la première pierre de l’édifice : « cette pierre placée derrière le sanctuaire est marquée d’une croix, un flacon scellée dans la pierre renferme une inscription datant l’événement » (extrait du cahier de la fabrique). La construction commencée en 1898 dura deux ans et demi.
Les travaux ont été financés par :
- État 6 180 francs
- habitants 8 000 francs
- matériaux de l’ancienne église 1 000 francs
- fabrique 1 200 francs
- emprunt 3 620 soit 20 000 francs. Son plan est l’œuvre de M. Bonnet, architecte, la construction de l’entrepreneur Bertrand.

C’est le 11 novembre 1900 que le nouvel édifice fut béni et inauguré par MM. les chanoines Arnail et Birot, vicaires du diocèse. Mas l’église n’était pas tout à fait finie et loin d’être payée. 1904 verra la date de cet achèvement.

En 1992, la paroisse de Saint-Germier est rattachée au secteur de Saint-Jean-Saint-Louis de Castres.

À la fin du XXe siècle il est temps re rajeunir cette vieille dame.
En 1195, la foudre tombe sur le clocher et c’est l’occasion de premiers travaux de restauration : le clocher est remis en état et l’électricité refaite.
1999 voit la restauration de la totalité des vitraux,
2001 la réfection de la toiture,
2003-2004 le crépi extérieur, l’intérieur est totalement rénové : électrification des cloches, peinture, le sol qui s’était affaissé par endroit est intégralement carrelé, un nouvel autel s’inscrivant dans le style du chœur est mis en place. Les gros travaux effectués, les paroissiens prennent le relais pour les finitions et le nettoyage.

Le 9 mai 2004, Mgr Pierre-Marie Carré, archevêque d’Albi vient célébrer la messe du centenaire mais aussi la fin des travaux.

À voir dans l’église

Dans le chœur : aigle lutrin en bois sculpté peint et doré, début XXe siècle

Tableaux :
Dans la chapelle de gauche : Crucifixion du XVIIe siècle avec sept personnages : saint Jean, Marie, saint Germier, sainte Colette, saint Antoine et petits anges dans le haut de la composition.
Dans la chapelle de droite Assomption du XIXe siècle signée E. Decluse.
Dans la chapelle des fonts baptismaux Sainte Thérèse d’Avila, toile du XIXe siècle, signée Caroline Arbanère.

Saint Germier

Saint Germier est né à Angoulême vers l’an 480 de parents chrétiens, il vint faire ses études à Toulouse. À sa majorité, il fut appelé par Grégoire, évêque de Sainte. Ayant conservé des relations avec ses anciens maîtres de la cité rose, il fut demandé par le clergé de Toulouse pour prendre possession du siège épiscopal. Consacré en 510 et avant de regagner son nouveau diocèse il fut appelé par Clovis, roi des Francs, comme conseiller temporaire. Après un an de séjour à la cour, il revint sur les bords de la Garonne.

Il est probable que saint Germier ait connu de son vivant saint Rémy, évêque de Reims, celui qui avait baptisé Clovis. Ceci expliquerait la présence du vocable de Saint Rémy à l’église de Lautrec et de Cieutat, celle-ci ayant été à un kilomètre à vol d’oiseau en face de la colline de Saint-Germier.
Extrait de la plaquette imprimée en 2004 à l’occasion du centenaire

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