Je donne à l'Église
Agenda
Paroisses
Accueil Contacts

Castres : église Notre-Dame d’Espérance

Durant la Seconde guerre mondiale et les années qui suivirent, Castres connut une crise de logement sans précédent dans son histoire. Un besoin impérieux de construire se fit sentir. Pouvoirs publics et organismes privés conjuguèrent leurs efforts et, en 1950, de grands ensembles étaient en projet pour les zones de Lardaillé, Roulandou et Bisséous. Ces secteurs dépendaient alors de la paroisse Saint-Jacques de Villegoudou ; avec l’extension de l’agglomération, la vieille église du faubourg de la rive gauche allait se trouver fort éloignée des nouveaux quartiers. Ce problème avait retenu l’attention du chanoine Frède, curé de Saint-Jacques depuis 1948. Une nouvelle église s’avérait donc nécessaire.

Il convenait toutefois de procéder par étapes. Le premier souci du curé de la paroisse dès 1952 fut de faire ériger une chapelle provisoire en plein cœur des chantiers en construction. L’emplacement choisi se situe entre la future rue André-Monistrol et le chemin de Saint-Hippolyte, non loin du champ de manœuvres. Il fallait compter avec les exigences de l’urbanisme. Finalement la chapelle provisoire fut terminée en décembre 1954. Le 30 janvier 1955, elle reçut la visite de Mgr Moussaron, archevêque d’Albi. Dès cette époque, elle fut desservie par l’abbé Frappat, à cette époque de vicaire à Saint-Jacques.

Pour la chapelle comme pour la future église, le vocable choisi fut celui de Notre-Dame d’Espérance. Choix très heureux que le patronage de la mère du Christ couronnant cette vertu théologale ! Espérance du chrétien pour un monde meilleur certes, mais pour lors, l’espérance d’une cité nouvelle pour les mal-logés (ils étaient très nombreux à Castres) à l’ombre d’une église moderne !

La construction de l’église castraise de Notre-Dame d’Espérance est l’aboutissement des efforts d’hommes de bonne volonté groupés autour du curé de Saint-Jacques. La première pierre du futur édifice fut posée le 3 juillet 1960 par Mgr Marquès, archevêque d’Albi. Les travaux durèrent deux ans et demi. La nouvelle église fut inaugurée et consacrée le 31 mars 1963 par Mgr Dupuy, archevêque d’Albi. L’abbé René Veaute prit alors en main les destinées de la nouvelle paroisse créée en vertu d’une ordonnance archiépiscopale à la date du 3 septembre 1963.

Castres ND Espérance 1L’église Notre-Dame d’Espérance [1] est située dans l’angle sud-est du champ de manœuvres au centre de gravité des quartiers de Lardeillé-Roulandou, non loin du centre commercial et des écoles. Entourée de bâtiments abritant le presbytère et les salles de réunion, elle se dresse bien en vue au-dessus des maisons sur le côté méridional de l’ancien polygone militaire avec la Montagne Noire en fond de décor. Les plans de l’édifice ont été dressés par M. Gérard Sacquin, architecte. Ce monument est une imposante masse de 45 m de long sur 20 m de largeur moyenne (22,3 m au niveau de la façade orientale et 17 m au niveau du chœur) et 15,2 m de haut. Pourtours extérieurs d’une nudité absolue, façade principale consistant en une haute surface aveugle donnant sur le parvis, façade latérale s’articulant sur le chevet selon un demi-cercle, couvert à double pente se prolongeant vers la face nord de manière à abriter une chapelle secondaire. Le tracé est d’une conception très hardie mais ne manque pas de grandeur.

Le maître-autel de l’église est un bloc massif en granit du Sidobre. Une Vierge à l’enfant style Louis XIII a été offerte au moment de la consécration du sanctuaire. La chapelle secondaire a été dédiée à Sainte-Foy ; elle a été consacrée le 30 mars 1966 en souvenir de l’antique église disparue en 1567 qui se dressait non loin de la rue Maroulet près de la Durenque. Cette chapelle de 210 places est une réplique de l’église principale. Dans cette chapelle, l’autel du Saint-Sacrement et le bénitier sont en marbre brut de la Montagne Noire.

Castres ND Espérance 2

En ce qui concerne l’église principale, il convient de rappeler que la lumière extérieure pénètre dans l’édifice par un bandeau de verrerie situé sous la ligne de chute des couverts, ce qui donne une impression de légèreté et qui rehausse en même temps les perspectives intérieures. L’église Notre-Dame d’Espérance est un spécimen très original de l’architecture religieuse au milieu du XXe siècle.

L’église accueille l’Apocalypse de saint Jean à Patmos réalisée par Gaston-Louis Marchal, [2] composée de 84 panneaux de papier, raccordés bord à bord, soit une surface de 78 m2.

Castres ND Espérance 3

L’artiste a utilisé une technique mixte tout à fait originale.
Il a dessiné à la plume et à l’encre, et rehaussé de crayons aquarellés au prix de 6000 heures d’un intense travail.
Ensuite il a mobilisé de puissantes ressources informatiques pour transférer, raccorder et projeter son dessin d’un seul tenant sur une toile de 4,40 sur 11,90. C’est l’atelier La palette de Castres qui a réalisé ces travaux sous sa conduite et son contrôle…

Castres ND Espérance 4

En savoir plus sur l’Apocalypse

Castres

——————————————————————————————————————————————————————–

[1] 1, boulevard Giraud

[2] Né en 1927, à Damelevieres, en Lorraine il a vécu à Castres à partir de 1970 et jusqu’en 2003. Son œuvre plastique compte plus de 2500 dessins, peintures, sculptures, photos, estampes, compositions murales et illustrations de livres.