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Marie : l’Annonciation et le couronnement de la Vierge

L’Annonciation

fêtée le 25 mars, symboliquement 9 mois avant la naissance de Jésus fêtée à Noël.

annonciation 1

À la verticale du jubé, est représentée sur deux cantons de la voûte, l’annonce de la naissance de Jésus faite par l’ange Gabriel à Marie. L’Ange fait face à la Vierge, chacun étant sur un large guéridon en guise de piédestal. Leur corps est compris dans un cercle lumineux, bordé des couleurs de l’arc-en-ciel ; celui de Marie irradie au-delà, signe d’exception.

Au dessous de l’ange Gabriel, côté sud, les paroles rapportées par l’évangéliste Luc au chapitre 1, verset 28 : AVE GRATIA / PLENA : D(omi)N(u)S / TECVM BE(nedicta), « Salut, comblée de grâces : le Seigneur est avec toi », et « tu es bénie… » : le début de la prière du Je vous salue Marie qui reprend la salutation d’Élisabeth à Marie, sa cousine, lorsque celle-ci vient l’aider peu après l’Annonciation .

La Vierge, côté nord, en robe rouge et manteau bleu, est à genoux devant un pupitre, elle lit la prière des Heures, telle une moniale. Elle a les mains croisées sur la poitrine, dans un geste d’accueil et d’intériorité. Au-dessous, l’essentiel de sa réponse à l’Ange : ECCE ANCILLA / DOMINI FIAT /MiHI SECVNDVm… (Luc, I, 38), « Voici la servante du seigneur ; qu’il m’advienne selon [ta Parole] »

Au sommet de la voûte, entre l’Ange et la Vierge, Dieu le Père apparaît à mi-corps dans une gloire -une mandorle- formée par cinq séraphins. Vieillard barbu, orné du nimbe doré triangulaire, réservé aux personnes de la Sainte Trinité, Il ouvre les bras, geste qui signifie l’effusion de Sa miséricorde et de Sa grâce ; Il est entièrement tourné vers Marie.

En dehors de la mandorle, quatre autres séraphins dotés de trois paires d’ailes -selon le livre d’Isaïe : une pour se voiler la face, une pour voler et une qu’ils étendent sur leurs pieds- ils entourent le trône de Dieu et chantent ses louanges-.

Une petite colombe, venant du Père, descend vers la Vierge et pénètre dans le halo de lumière, illustration littérale du texte de l’Évangile au verset 35 : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut vous couvrira de son ombre. »

En effet la colombe évoque l’Esprit saint selon l’image utilisée par l’évangéliste Matthieu lors du baptême de Jésus au chapitre 3, verset 16 : « Dès que Jésus fut baptisé, il sortit de l’eau ; voici que les cieux s’ouvrirent, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui ».

Voici l’ensemble du récit narré par saint Luc dans les versets 26 à 38 du chapitre 1. Il faut noter que les événements de l’enfance du Christ sont rapportés uniquement dans cet évangile :

« L’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille, une vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. » À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.

L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. »

Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? »

L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu’Élisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait : ’la femme stérile’. Car rien n’est impossible à Dieu. »

Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole. » Alors l’ange la quitta. »

Le Couronnement de la Vierge

Le couronnement de la Vierge est représenté dans la 10e travée à partir des orgues, dernière grande scène centrale avant le Christ en gloire. Cette peinture est à la fois grandiose et empreinte d’une simplicité lumineuse et festive : le Christ Roi couronne Marie sous le couvert de l’Esprit Saint ; cet acte auréolé de séraphins est acclamé par divers anges musiciens et d’autres séraphins !

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Le 15 août, l’Église d’Occident célèbre l’Assomption de la Vierge –élévation de Marie au Ciel-, tandis que l’Église d’Orient célèbre sa Dormition. Le thème du couronnement apparaît lui assez tardivement : il est longuement décrit dans la Légende dorée de Jacques de Voragine et sera fréquent dans l’iconographie dès le XIIe siècle. L’Église catholique proposera cette fête le 22 août.

Saint Jean dans le livre de l’Apocalypse, décrivait dans une vision :

« Un signe grandiose apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. Elle était enceinte (…)
Or, la Femme mit au monde un fils, un enfant mâle, celui qui sera le berger de toutes les nations, les menant avec un sceptre de fer. L’enfant fut enlevé auprès de Dieu et de son Trône (…) Alors j’entendis dans le ciel une voix puissante, qui proclamait : « Voici maintenant le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ !
 »
(Ap 11, 19a ; 12, 1-6a.10ab : première lecture des messes du 15 août)

Sur la voûte, le Christ, robe rouge et manteau bleu, est roi de l’univers ; il couronne sa mère, geste et regard entièrement dédiés à cet acte solennel, tout en relation et communion.

Marie est en robe bleue, drapée entièrement d’un manteau blanc. Assise, elle reçoit la couronne, légèrement inclinée, mains jointes, regard humble et profond.

L’Esprit Saint, figuré par une colombe, surplombe les deux personnages, les couvrant ou plutôt les reliant de ses deux ailes.

La scène est incluse dans une mandorle dorée, bordée d’une double rangée des séraphins. Des rais d’or émanent de ce groupe sacré. Ce couronnement préfigure le triomphe de l’Église, Royaume de Dieu en marche.

Alentour deux chœurs d’anges, aux robes de couleurs vives et variées, jouent de leurs trompettes, tambourin, flûte ou viole. Comme le dit le verset d’acclamation de l’évangile lors des messes du 15 août : « Aujourd’hui s’est ouverte la porte du paradis : Marie est entrée dans la gloire de Dieu ; exultez dans le ciel, tous les anges !  » Et dans l’Évangile, Élisabeth, dès avant la naissance de Jésus, déclare à Marie, sa cousine : « Heureuse celle qui a cru ! » (Luc 1)

Peut-être les peintres, en décorant d’anges musiciens cette scène sur fond azuré, pensaient-il au Psaume 45 (versets 11-16), lu pour la Fête de l’Assomption :

«  Écoute, ma fille, regarde et tends l’oreille ;
oublie ton peuple et la maison de ton père :
le roi sera séduit par ta beauté.

Il est ton Seigneur : prosterne-toi devant lui.
Alors, les plus riches du peuple,
chargés de présents, quêteront ton sourire.

Fille de roi, elle est là, dans sa gloire,
vêtue d’étoffes d’or ;
on la conduit, toute parée, vers le roi.

Des jeunes filles, ses compagnes, lui font cortège ;
on les conduit parmi les chants de fête :
elles entrent au palais du roi.
 »

La scène peinte en place d’honneur sur la voûte illustre parfaitement les antiennes composées en l’honneur de la Vierge, en particulier celle-ci où Marie est honorée des titres de Reine des cieux Regina caelorum et Souveraine des anges Domina angelorum :

« Salut, Reine des cieux !
Salut, Reine des anges !
Salut tige, salut porte
De qui la lumière du monde est née.

Réjouis-toi, Vierge glorieuse,
Belle entre toutes les femmes,
Salut, splendeur radieuse !
Implore pour nous le Christ
. »

Textes liturgiques : Copyright AELF – Paris – 1980 – Tous droits réservés