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L’orgue, sa place et son répertoire pendant le temps de l’Avent

L’Avent est cette période pendant laquelle l’Église se prépare à la venue du Christ qui est fêtée à Noël. Cette attente débute quatre dimanches avant Noël. Le mot Avent vient du latin adventus, qui signifie avènement. Nommé « Advent » jusqu’au XIVe siècle, puis devenu  « Avent », ce terme désigne le temps liturgique des quatre semaines précédant Noël. Il constitue un temps liturgique depuis le IVe siècle.

Quelles sont les spécificités liturgiques de ce temps ?

L’Avent est le temps liturgique de l’attente.

Dans les premiers siècles, on fait précéder la fête de Noël d’un temps de jeûne et de pénitence. Au Ve siècle en France, on jeûne trois fois par semaine entre la fête de saint Martin (11 novembre) et Noël. Au VIe siècle, sous le pontificat de Grégoire le Grand, ce temps de jeûne se raccourcit.

Chez les catholiques de rite romain, et chez les protestants, l’Avent commence désormais le quatrième dimanche avant Noël. Il se termine le 24 décembre.

Aujourd’hui, la dominante joyeuse et pleine d’espérance se retrouve dans les textes liturgiques. Cette dimension est particulièrement marquée le troisième dimanche de l’Avent, appelé dimanche de « Gaudete », ce qui signifie « réjouissez-vous ! ».

Le début de l’Avent marque, chez les catholiques et les protestants, le début de l’année liturgique.

Quelles coutumes et traditions y sont attachées ?

Une des coutumes les plus répandues de l’Avent, dépassant ces dernières années le cadre religieux pour être déclinée de mille manières plus ou moins bienvenues, est celle du calendrier de l’Avent, avec ses fenêtres à ouvrir chaque jour en attendant Noël. Cette tradition trouve ses origines au XIXe siècle, dans les familles protestantes allemandes, où l’on donnait chaque matin pendant cette période des images pieuses aux enfants.

La crèche, représentation de la Nativité avec des santons, est aussi une coutume largement sécularisée.

Dans les familles catholiques, beaucoup la mettent en place dès le premier dimanche de l’Avent, attendant le soir du 24 décembre pour y placer le petit Jésus.

Autre tradition, celle de la couronne de l’Avent, à accrocher sur sa porte, ou à poser au centre de la table, ornée de quatre bougies à allumer au fur et à mesure des dimanches de ce temps. Une coutume qui s’est répandue dans les paroisses, la venue du Christ étant associée à la lumière.

La place de l’orgue dans la liturgie

« Pendant l’Avent, on se servira de l’orgue … avec la discrétion qui convient au caractère de ce temps, et sans anticiper sur la joie complète de la Nativité du Seigneur. » (Présentation Générale du Missel Romain Ed. 2022)

Le répertoire

Le répertoire pour orgue spécifique au temps de l’Avent n’est pas très abondant. L’orgue n’était d’ailleurs pas joué dans le rite romain sauf pour l’accompagnement des chants. Ce n’est qu’à partir du XIXe siècle que les compositeurs se consacrent à des paraphrases sur les mélodies grégoriennes.

Les réformés ont un répertoire adapté. L’orgue prélude aux chorals.

Parmi les recueils à découvrir absolument, il y a les œuvres de Charles Tournemire, Dom Paul Benoît, Alexandre Guilmant, Alexis Chauvet entre autres.

Cependant, il y a certaines mélodies spécifiques à ce temps de l’Avent qui permettent aujourd’hui à l’orgue de remplir sa fonction liturgique. L’intérêt de les jouer est que la présentation de ces thèmes fait directement écho au chant associé. La musique d’orgue retrouve là tout son sens liturgique parce que reconnu par l’assemblée.

Marc Meyraud, organiste de la paroisse de Lourdes, propose  des œuvres à répartir pendant les offices de l’Avent.

 

1er dimanche

« Veni redemptor gentium », « Nun komm der Heiden Heiland »

L’hymne de plain chant, composée par Ambroise de Milan (340-397), a été traduite par Martin Luther en 1523. Elle est adaptée par Claude Rozier et Jean Bonfils pour le répertoire de l’église de France après le concile Vatican II, très connu sous le titre « Toi qui vient pour tout sauver ».

 

2e dimanche

« Creator alme siderum » et le « Rorate cæli desuper » sont deux grands thèmes grégoriens de l’Avent. Ils donneront un climat particulièrement recueilli et sobre à la célébration.

Henry Nibelle, Charles Tournemire proposent des oeuvres courtes, adaptées à la liturgie contemporaine et très abordables !

 

3e dimanche

Le « choral du veilleur » est très adapté au dimanche « Gaudete » par son aspect lumineux et joyeux. Jean-Sébastien Bach a transcrit pour orgue le choral tiré de sa cantate BWV 140. Mais de nombreux compositeurs ont aussi écrit des préludes sur ce choral.

https://www.youtube.com/watch?v=k3G53cF835I

Jean Sébastien Bach :

Gottfried August Homilius :

Parmi les autres compositions « abordables » sur ce thème, on citera celles de Johann Gottfried Walter, Samuel Scheidt, facilement trouvables sur le site IMSLP.

 

4e dimanche

« Veni, veni Emmanuel » conviendra au 4e dimanche de l’Avent.

Cette hymne fut créée vers le XIIè siècle. La mélodie proviendrait d’un Processional du XVe ayant appartenu aux moines franciscains. Ce n’est qu’au XVIIIe s. qu’on la trouve dans une publication pour la première fois (Cologne 1710).

Traduite en anglais, en Allemand, c’est devenu un incontournable du temps de l’Avent.

Les Anglais l’ont très vite traduite et adoptée. C’est devenu un « tube » que l’on entend même dans les supermarchés aujourd’hui dans des versions peu recommandables. Pourtant, quelle joie de la chanter dans l’église. Une traduction française tout à fait adaptée au chant d’assemblée existe sous la référence E 147, « O viens Jésus, O viens Emmanuel ».

Les commentaires pour orgue sont plus rares que pour les thèmes précédents. On notera cependant les compositions de Flor Peeters ou Giordano Assandri ou encore les nombreuses paraphrases de compositeurs anglais des XIXe et XXe siècles.