Je donne à l'Église
Agenda
Paroisses
Accueil Contacts

Musiques mariales pour l’orgue

La musique mariale pour orgue est abondante. Cependant, il est difficile pour l’assemblée d’y faire référence car, avant de devenir instrumentale, les musiques dédiées à Marie étaient chantées. Si nous ne retrouvons pas dans nos assemblées les mélodies autour desquelles la musique d’orgue a été composée, il semble hélas vain de jouer ce répertoire hors du fait qu’elle est souvent de grande qualité.

Orgue à Lourdes et icône de Notre-Dame de la tendresse.

À partir de la renaissance, l’orgue alterne avec le chœur les versets des chants liturgiques. On trouve alors une quantité énorme de partitions dédiées aux différents chants et fêtes mariales. Il y en a pour tous les niveaux et tous les styles. Ce sont souvent de courtes pièces commentant le texte des versets que le chœur laissait à l’orgue.

La réforme laisse une place à l’évocation mariale. Le Magnificat, « Meine seele erhhebt den Herren » sous forme choral, est aussi grandement commenté par tous les compositeurs germaniques.

Enfin, à partir du XIXe siècle, de nombreuses compositions libres sont publiées à l’adresse de la Vierge Marie, jusqu’à l’opéra (l’Ave Maria intitulé « Preghiera di Desdemona » dans l’Otello de Verdi) ou la musique de salon comme l’hymne à la Vierge (l’Ave Maria) de Schubert.

Le XXe siècle verra naître de nombreuses œuvres religieuses en l’honneur de Marie, éloignées de la musique à usage liturgique (Caplet, Stravinsky, Poulenc, Penderecky, Arvo Pärt, Philippe Hersant et bien d’autres encore.

L’Angelus

Connu pour sonner matin, midi et soir, l’Angelus est une invitation à la prière par la récitation d’un « Ave » entre chaque appel de trois tintements.

Pour l’orgue, cet appel est évoqué à l’orgue par des œuvres de Liszt, Dupré ou Jean Langlais.

Le Magnificat

Dès le XVIe siècle, dans le livre d’orgue d’Attaingnant (1531), on trouve des versets pour le Magnificat. Ces versets (alternés) seront une source considérable de publications jusqu’au XXe siècle. Parmi ces milliers de compositions, on retiendra les œuvres de Cabezon, Titelouze, Lebègue au XVIIe s.

Au XVIIIe s., les français s’illustreront particulièrement par Guilain, Dandrieu, Corrette, Lasceux, et plus tardivement Lemmens, E. Lemaigre, Guilmant, Marty, Tournemire parmi les plus célèbres.

Le plus souvent, ces versets comptent sept pièces, un prélude d’intonation, et les versets pairs (2 : Et exultavit, 4 : Quia fecit, 6 : Fecit potentiam, 8 : Esurientes, 10 : Sicut locutus est, 12 : Sicut erat). Il y a évidemment des exceptions…

La diversité des compositions est démultipliée par le fait que le Magnificat pouvait être chanté dans différents modes, 8 différents auxquels on ajoute le ton peregrinus ou encore le ton parisi… On trouve même (dès le XVIIe s.) des recueils avec de nombreux versets libres à agencer selon le goût ou la nécessité de l’instant.

Le Magnificat allemand « Meine seele erhebt den Herren »

Le cantique « Meine seele erhebt den Herren » n’est pas un choral comme les autres. Il est écrit sur le 9ème ton altéré.
Parmi les œuvres à retenir, on citera le magnificat germanice de Jakob Praetorius, le Magnificat noni toni de Samuel Scheidt et les « Meine seele erhebt den Herren » de Johann Michael Bach, Johann Christoph Bach, Dietrich Buxtehude, Johann Pachelbel, Johann Sebastian Bach et plus proches de nous, Marcel Dupré ou Jean Langlais.

Les Antiennes mariales : Salve Regina – Alma rédemptoris mater – Ave Regina caelorum – Regina caeli

Chaque antienne (chant à deux choeurs) possède un ton « solennel » et un ton « simple ». Si on connait le Salve sous ses deux formes, les autres ne sont connues que dans leurs tons simples.

Notons les préludes de Marcel Dupré tout à fait abordables sur les Salve et Alma redemptoris.

L’hymne Ave Maris Stella

Cette hymne fait appel aux versets alternés. L’orgue joue les versets pairs d’où les quatre pièces d’orgue dans les Ave Maris Stella.
Source d’inspiration pour les organistes, on trouve de nombreuses œuvres de référence sur cette mélodie. Les espagnols (Juan Bermudo, Antonio de Cabezon, …), italiens (Cavazzoni, Diruta, Frescobaldi, …) français (Du Caurroy, Louis Couperin, de Grigny, Dandrieu…) et beaucoup d’autres ont laissé des pages sublimes.

Des XIXe et XXe s., on citera aussi Adolphe Marty, Joseph Bonnet, Léonce de Saint-Martin, Marcel Dupré, Jean Langlais…

Et le reste…

  • La Missa de Beata Virgina avec des versets de Abraham van den Kerkhoven ou Girolamo Cavazzoni
  • La Messa della Madonna de Frescobaldi
  • Le célèbre Canto Llano de la Immaculada Conceptiòn de Correa de Arauxo
  • La fameuse « Prière à Notre Dame » de Boellmann
  • Les offices pour les fêtes de la Bienheureuse Vierge Marie de Charles Tournemire
  • Des pièces diverses de Antonio de Cabezon, Gabriel Nivers, Dom Paul Benoît, Jean Langlais, Marcel Dupré…

Didier Adeux,
Organiste à Gaillac et à Lavaur,
membre de la Commission Diocésaine de Musique Liturgique

 

Approfondir votre lecture