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Pèlerinage chantant sur les chemins de Saint-Jacques

Du 26 avril au 4 mai 2019, la province de Toulouse a proposé un pèlerinage chantant « Sur les Chemins de Saint-Jacques de Compostelle ».

Pendant neuf jours, nous étions tantôt touristes, en visitant les régions traversées, tantôt pèlerins en marchant sur le Chemin de Saint-Jacques, tantôt chanteurs lors des offrandes musicales, des messes, des temps prières.

Tous les jours, il y avait des temps forts… mais peut être certains plus marquants pour moi.

Notre première messe en l’église de Notre-Dame du Bout du Port de Saint Jean-Pied-de-Port et les paroles de notre premier chant « Viens : lève-toi, moi le Seigneur, je t’appelle… avance … suis moi, je marche avec toi »… étaient tout un programme pour ce pèlerinage et pour moi-même.

Nos premières marches se sont déroulées du Col d’Ibañeta à Roncevaux et de Roncevaux à Burguete, dans la grisaille et l’humidité… ; pour moi, mes premiers pas de pèlerin non sans une certaine émotion : mettre mes pas dans les pas des pèlerins qui, depuis le Moyen Âge, empruntent cette route.

Pour le troisième jour, sous un beau soleil, notre marche nous a menés d’Ermita de Valdefuentes à San Juan de Ortega : splendeur du paysage, chants des oiseaux, fleurs, clairière dans une forêt de sapins, calme ; on croise de « vrais » pèlerins avec « leurs maisons sur le dos ». Un sourire, un bonjour et le chemin continue pour chacun, à son rythme, dans le silence.

A San Juan de Ortega, ce sont dix-huit habitants qui veillent sur le sanctuaire où nous avons chanté notre première offrande musicale. Je suis encore interpellée par les paroles du chant « Quelle est cette voix qui t’invite au bonheur ? Quelle est cette voix qui appelle en ton cœur de baptisé ? C’est la voix du bon Pasteur, du Créateur, du Christ Vainqueur, du Dieu Sauveur. » Oui pour moi, quelle est cette voix ? mais aussi quelle est cette voix qui m’invite au bonheur ? à la joie de Dieu ? Le chemin de Saint Jacques, présentement.

Le 29 avril, après notre marche, nous avons participé aux festivités locales de San Telmo, saint patron de Fromista. Après la procession, dans la ville, au milieu des danseurs, des musiciens, sous un grand soleil, nous avons assisté à la messe en l’église de San Pedro, du haut de la tribune. Les pères Philippe et Hervé et Dominique, le diacre, participaient à cette eucharistie où nous avons chanté, lors de la procession des dons : « Source de tout amour, de toute vie et de tout don, fais de nous, ô Père une vivante offrande à la louange de ta gloire. »

Pour le cinquième jour, après un temps de prière dans une toute petite chapelle, nous partons de Rabanal del Camino jusqu’à la Croix de Fer. Nous avons pratiquement, tous, pu marcher, plus ou moins longtemps, selon nos possibilités, sur le Chemin de Saint-Jacques de Compostelle, pour nous retrouver au pied du cairn de la Cruz de Ferro (à 1500 mètres d’altitude, dans les monts de Léon). Cette croix de fer est fichée au sommet d’une perche de cinq mètres de hauteur. Tous réunis autour de cette croix, lors d’un temps de prière où chacun a pu déposer son caillou, (symbole de ses péchés) pris au départ du pèlerinage. J’ai ressenti beaucoup d’émotion lors de cette démarche.

Mercredi 1er mai, c’est d’abord à El Cebrero que nous faisons une halte pour la messe dans ce tout petit hameau, dans le brouillard, le crachin, dans l’église de la Santa Maria la Real d’O Cebreiro : lieu d’un miracle au XIVe siècle, où du pain et du vin se transformèrent en chair et en sang.

Le chant de Gelineau « Ta voix nous appelle, nous venons vers toi, en ce jour de fête nous venons vers toi »… a marqué notre arrivée à Saint Jacques… jour de fête pour moi… pour nous.

Au milieu de l’après-midi, comme des milliers de pèlerins depuis mille ans, nous arrivons à la place de l’Obradoiro, face à la majestueuse cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle.

Ce qui était pour moi un rêve devient une réalité : être à Saint-Jacques de Compostelle, « ville aux 46 églises, aux 114 clochers et aux 288 autels »… pas beaucoup de monde… des pèlerins jeunes et moins jeunes, des touristes, d’où viennent-ils ? ont-ils beaucoup marché ? Pour nous, quelques chants, face à la cathédrale, avant une offrande  musicale à San Paio de Antealtares où les chants : « Pèlerins de Saint Jacques » et « Les pèlerins sont déjà partis ! » ont eu une résonance particulière au moment de la bénédiction et de la remise de la coquille blanche ou « concha » qui est le symbole du jacquet.

Le lendemain, nous avons fait une petite marche vers le Finisterre : la fin des terres où la mer s’échoue sur le rivage, où le voyage s’achève pour ceux qui ont suivi le Chemin des étoiles.

Avec tout notre cœur nous avons chanté : « Que des milliers de voix » avec son couplet : « quand les vagues de la mer, en bondissant depuis les origines, savent rendre grâce d’être musique et de bénir » dans ce cadre magnifique et nos voix ont presque couvert le bruit des vagues.

Notre pèlerinage se termine. Le chemin de Saint Jacques offre une route pour tous : spiritualité de la marche, beauté des paysages et des édifices, richesses culturelles.

Pour moi, ce Chemin de Compostelle n’est qu’un tronçon d’une route sinueuse commencée dès ma naissance. C’est la vie qui est pèlerinage. Elle nous mène cahin-caha, de séparations en détachements : épreuves, montagnes (difficultés à gravir dans notre vie, souffrances) traversée du désert, et le pont, autre symbole qui représente le passage d’une étape à une autre, jusqu’à la Vie qui n’aura pas de fin et dont la mort est le mystérieux passage.

Jésus est le Chemin, la Vérité, la Vie. Vraiment tout au long de ce pèlerinage j’ai pris conscience de l’importance « d’avancer, de marcher, de chanter, de sortir de mes habitudes ».

Claire, une participante