Je donne à l'Église
Agenda
Paroisses
Accueil Contacts

« Faire face aux ruptures de notre temps » avec le Service Incroyance et Foi

Une rencontre de dialogue organisée par le SIF (Service Incroyance et Foi) de Castres, s’est tenue à Saint-Alby le 1er juin 2018 :

“Faire face aux défis de notre temps”: ruptures écologique, technologique, organisationnelle, économique, philosophique !

Merci à Alice, Pascal et Muriel qui ont recueilli diverses réflexions, fruit des échanges de cette riche soirée

 

   RUPTURE ECOLOGIQUE : Mieux mais moins !

Les échanges ont permis de mettre en avant deux aspects de cette rupture :

  •   Prise de conscience de la pénurie qui nous menace :

–  l’environnement médiatique (publicité) et culturel (regard de l’autre) sont  peu propices à la réflexion.

–  Selon le niveau de sensibilité de chacun, la prise de conscience est très diverse.

–  L’emprise de la publicité rend très difficile de croire en « moins mais mieux »

  •   Les jeunes générations sont en général plus adaptables mais sont nées dans la surconsommation (dans nos pays occidentaux).
    Les aînés sont, pour la plupart, plus conscients du problème. Par exemple, l’usage de l’eau est d’ors et déjà un enjeu géopolitique dans plusieurs régions du monde (Moyen-Orient, Chine, et même Amérique du nord).

Culturellement, différentes réactions sont possibles : notre amie coréenne privilégie la pratique de la consigne. D’autres limitent leurs achats et/ou se tournent vers l’économie circulaire.

La réflexion collective est nécessaire, indispensable pour devenir conscients et modifier notre comportement individuel et collectif. Que restera-t-il pour les générations futures ?

 

   RUPTURE TECHNOLOGIQUE

 

A-t-on jamais été maître de notre évolution ? Est-ce une bonne chose ?

La technologie est un outil formidable de découverte, de communication, d’échanges…. et potentiellement d’aliénation, de déshumanisation des rapports humains.

La vitesse des échanges nous empêche d’avoir le recul nécessaire pour être maître de l’information reçue, nous sommes donc incapables de la vérifier.

La globalisation rend fragile l’individu comme les sociétés : piratages massifs, bugs …

La perspective de construire, via l’intelligence artificielle, un nouveau monde peut nous emplir d’espoir ou de désenchantement.

 

 

  RUPTURE ORGANISATIONNELLE

Les participants partagent le fait que cette pyramide organisationnelle doit être cassée sauf pour certaines organisations bien identifiées.

L’autorité d’une organisation doit respecter les règles et les gens, quels que soient leur grade et leur place dans la société, tout en gardant la communication entre tous.

Dans toute organisation, pour l’individu, devenir sujet c’est être responsable de soi. Il pourra alors devenir passeur, responsable et respectueux du groupe.

A contrario de l’organisation pyramidale, le modèle en réseau est essentiel pour la créativité et l’épanouissement au travail car chaque individu est responsable du groupe.

Le réseau nous permet de nous remettre en question. Aujourd’hui il y a beaucoup d’exemples dans notre société : les médecins fonctionnent en réseau, etc.

 

  RUPTURE ÉCONOMIQUE

La société de consommation crée des besoins que nous n’avons pas et favorise la production de masse au détriment de la qualité.

La publicité nous oriente vers la facilité mais le facile ne construit pas. C’est dans les apprentissages, même difficiles, que l’on se construit. En faisant des efforts, le potentiel de chacun se découvre et l’individu s’épanouit.

Mais tout le monde n’est pas prêt ou pas capable de remettre en cause sa manière de consommer, alors l’urgence est là : en moins d’un an, l’humanité consomme plus que la Terre ne peut produire.

Se rendre compte de la nécessité réelle de faire des achats qui correspondent à nos besoins et non à nos envies (et alimenter les vides-greniers).

Nous devrions passer d’une société consumériste à un mode d’échange (SEL, achats groupés, réduction des emballages, économie circulaire…), devenir un consommateur responsable, responsable de ce que nous laisserons aux enfants.

 

  RUPTURE PHILOSOPHIQUE : « Réussir sa vie ou réussir dans la vie ? »

Le progrès matériel devait nous apporter le bonheur. Est-ce si vrai ? Donne-t-il du sens à notre vie ? Ces questions se posent.

Nous pensions que l’unique objectif de toute existence était de « réussir dans la vie ». Quelle fadaise !

Nous ne sommes pas que des êtres sociaux, nous sommes aussi des êtres pleins d’émotions. L’Homme a besoin de se construire en développant ces deux aspects.

Pour un des participants,  « Vivre simplement suffit à être heureux. Je ne veux pas être un objet qui subit. Je recherche peut-être une spiritualité de manière désordonnée, mais dans le but de retrouver l’élan vital qui est l’essence de la vie. La spiritualité aide à relativiser et à voir que la vie n’est pas que le travail. »

 

  CONCLUSION des débats

 La place de l’Homme est une des préoccupations principales.

  •  « Comment continuer à se développer personnellement tout en respectant l’autre ? »
  •  « Dignité de l’homme : être reconnu et reconnaître la dignité à l’autre ».
  •  « Construction de la personne dans ses relations »,
  •  « La recherche de sens au niveau personnel est insuffisante par rapport aux besoins du progrès sociétal. »
  •  « Le danger du changement par l’effet papillon »,
  •  « Réfléchir ensemble fait de nous des passeurs »
  • « L’intelligence artificielle nous éloigne de la réflexion et peut diminuer nos capacités de mémorisation. Y aura-t-il une nouvelle forme d’intelligence qui va apparaître ?  D’où une forme d’inquiétude. »
  •  « Evolution de la société trop rapide. »

A la fin de la rencontre, chacun paraît conscient de ce qui se passe : le monde reste dans nos mains.  Qu’allons-nous en faire ?

Nous sommes responsables de la création.