Retours sur la Journée chrétienne de l’écologie

La Journée chrétienne de l’écologie qui s’est déroulée le 29 mai 2021 à l’Abbaye d’En Calcat est née du désir de se retrouver, de partager un temps « hors du temps », de vivre Laudato Si’ à la rencontre du Créateur dans la Création.

80 personnes, de tout le département, ont participé à cette Journée chrétienne de l’écologie, proposée par la Commission diocésaine Laudato Si’ à l’abbaye d’En Calcat. Elle a rassemblé des membres des trois familles chrétiennes. Elle s’est articulée autour de temps théoriques, théologiques et pratiques*, entre l’église de l’abbaye et les jardins, invitant à déplacer son regard pour une conversion du cœur. Les moines nous ont ouvert largement leurs portes et nous ont partagé leur engagement, issu de l’Encyclique Laudato Si’.

* Atelier 1 : Visite du potager de l’Abbaye

Atelier 2 : De la forêt au hangar à bois, les arbres nous parlent

Atelier 3 : Écoute silencieuse de la nature

Atelier 4 : Découverte du parc rendu à la nature

Témoignages de l’équipe organisatrice

• « Une belle journée pleine de Lumière !
  L’Esprit a semé plein de graines d’espérance aujourd’hui :-).
  Louanges à toi Seigneur ! » Nathalie Ferrand, référente de la Commission
• « Merci mon Dieu pour cette belle journée où chacun a pu partager, découvrir, donner, glorifier. Comme dit Florence Filipo dans la Vie, « La création est une lettre d’amour de Dieu pour les hommes ». A nous de répondre. » Sophie et Xavier Crémoux
• « Merci à chacun pour cette confiance en l’Esprit du Christ qui nous montre le Père. Pour prolonger cette journée, je vous propose de plonger au cœur de la Trinité et de la Création avec des moniales bénédictines. » Jean-Pierre Estivals
• Cette journée a été pour moi une bénédiction. J’espère que nos chemins vont se croiser très vite à nouveau. « Dans l’espérance par laquelle nous avons été sauvés ! » (Romains 8,24) Jean-Pierre Nizet, pasteur de l’Église protestante unie de l’Albigeois
• Authenticité ! Ce mot m’est venu après notre belle et profonde journée ensemble. Authenticité de la nature, qui nous invite à des relations toujours plus vraies. J’ai regardé avec encore plus de tendresse les herbes hautes en épi qui dépassent, çà et là, des bouquets de mélisse de mon petit jardin. Merci Seigneur de nous rassembler, et merci tout spécialement aux moines d’En Calcat pour leur accueil. Je me suis sentie « chez moi ». Isabelle Galkine

De cette riche journée chrétienne de l’écologie ont émergé des désirs de déclinaisons : pour les familles, les jeunes, les scouts, les prêtres et les pasteurs.

La commission Laudato Si’ va poursuivre son travail de « rendre possible » ces engendrements en mettant en contact, en suscitant, en accompagnant.

Les rencontres humaines de cette journée d’écologie intégrale portent déjà les fruits de la fraternité et de l’espérance !

Prière partagée

La merveille de la création

Prière partagée autour d’un texte du Patriarche œcuménique Bartholomée de Constantinople

Mon appréciation de l’environnement naturel est directement lié à la dimension religieuse de la vie et du monde. J’ai toujours considéré l’environnement naturel dans la perspective de la spiritualité orthodoxe. Je l’ai respecté comme un lieu de rencontre et de communion avec le Créateur. Comme jeune garçon, accompagnant le prêtre de mon village aux offices dans les chapelles éloignées de mon île natale, j’ai associé la beauté des montagnes à la splendeur de la liturgie. L’environnement naturel semble me donner une vision du monde beaucoup plus large, panoramique. Je crois qu’en général la beauté de la nature nous mène à une vision plus ouverte de la vie et du monde créé, ressemblant en quelque sorte à l’objectif grand angle d’un appareil photo, vision qui, en fin de compte, nous préserve, en tant qu’êtres humains, d’user de façon égoïste ou même d’abuser des ressources naturelles.

La vie spirituelle exige une vénération appropriée – et non pas une adoration absolue – de la création de Dieu. Notre rapport aux choses matérielles reflète notre rapport à Dieu. La sensibilité avec laquelle nous traitons les choses terrestres reflète clairement notre rapport aux choses célestes. Et ceci ne nous concerne pas seulement en tant qu’individus mais ceci concerne également nos communautés et nos sociétés. Nous devons traiter la nature avec le même respect et le même émerveillement que nous avons devant une œuvre d’art.

Cependant, afin d’atteindre ce point de maturité et de dignité envers l’environnement naturel, nous devons prendre le temps d’écouter la voix de la création. Et dans ce but, nous devons d’abord garder le silence. Car les cieux racontent la gloire de Dieu et l’œuvre de ses mains, le firmament l’annonce. Comme le proclame notre sainte liturgie :

«  Les cieux racontent la gloire du Créateur ; le terre proclame la souveraineté de Dieu ; la mer annonce l’autorité du Seigneur ; et toute créature matérielle et spirituelle prêche la magnificence de Dieu en tout temps. »

La nature est un grand livre ouvert afin que chacun y lise et y apprenne. Chaque plante, chaque animal et chaque micro-organisme nous raconte une histoire, nous révèle un mystère, nous rapporte une extraordinaire harmonie et un équilibre, qui sont interdépendants et complémentaires. Tout pointe vers la même rencontre et le même mystère.

Ce même dialogue de communication et ce même mystère de communion sont détectés dans les galaxies, où les étoiles innombrables dévoilent la même beauté mystique et la même interconnexion. Nous n’avons nul besoin de cette perspective pour croire en Dieu ou pour prouver son existence. Nous en avons besoin pour respirer ; nous en avons tout simplement besoin pour exister. La coexistence de l’infini sans bornes et des choses finies articule une concélébration de joie et d’amour. C’est vraiment une liturgie cosmique. Il est donc bien malheureux de mener sa vie sans même se rendre compte de ce concert environnemental qui est interprété devant nos yeux et à nos oreilles. Quand allons-nous apprendre l’alphabet de cette langue divine, si mystérieusement dissimulée dans la nature ? Elle est si clairement révélée dans le monde créé qui nous entoure. Quand allons-nous apprendre à embrasser la beauté magnifique de la présence divine sur le corps du monde ? Ses contours en sont si remarquablement visibles.