À Réalmont, l’église Notre-Dame du Taur, construite en 1609, est un ancien temple qui fut confisqué en 1628, au profit des catholiques. Son nom provient du latin taurus qui signifie colline.
Les premiers aménagements sont effectués en 1686 avec la construction d’un chœur polygonal et suivis de ceux de la sacristie en 1690.
Le chœur est composé d’un retable surmonté d’une gloire et d’un baldaquin de style Louis XV.
Retable (Dernier quart du XVIIIe siècle – IMH 1991) et baldaquin du maître-autel, en bois sculpté, peint et doré, et marbre. Trois compartiments délimités par six colonnes en marbre à chapiteaux corinthiens.
Le compartiment central présente une toile contre le mur et quatre colonnes qui forment un baldaquin. La toile représente la Crucifixion avec Marie-Madeleine allongée au pied de la croix.
Dans les compartiments latéraux, deux niches avec les statues de saint Jean-Baptiste et de la Vierge à l’Enfant.
Couronnement : entablement et quatre volutes en appui les unes contre les autres au-dessus de la toile.
Ornementation : guirlandes, médaillons. [1]
Un travail de collecte a permis de mettre à jour un ensemble de tableaux, d’orfèvrerie ou de vêtements sacerdotaux désormais présentés dans la première chapelle latérale gauche dite « chapelle au Trésor ». Des objets inscrits ou classés aux Monuments Historiques peuvent y être admirés…
Il convient également de remarquer les dates MDCXXVIII (1628) et MDCLXXXVI (1686), inscrites sous la tribune de l’orgue, qui célèbrent les deux événements majeurs de l’histoire de l’église. [2]
Vierge à l’enfant endormi
Huile sur bois du XVIIe , IMH 1991
La Vierge est ici représentée assise sous un dais vert, vue à mi corps, elle tient le Christ endormi dans ses bras.
L’Enfant juste ceint d’un voile blanc sur les reins accroche de la main gauche le châle de sa mère, tandis que sa joue repose sur l’épaule de la Vierge.
Celle-ci, les yeux baissés, l’entoure de ses bras d’un geste tendre. Elle est vétue d’une robe rouge, d’un manteau bleu et porte un châle jaune sur les épaules
Adoration des bergers
Huile sur bois du XVIIe , IMH 1991
La scène se déroule devant une étable, le ciel occupe la partie supérieure gauche du tableau et l’étoile suggérée par la clarté qui émane de l’angle en haut à gauche du tableau.
Au centre l’enfant Jésus est endormi sur une crèche emplie de paille sur laquelle est posé un linge blanc. Il est emmailloté, les bras pris dans l’écharpe de toile qui l’entoure et ne laisse voir que la naissance de ses bras et de sa tête.
La Vierge, placée immédiatement derrière porte une robe rouge, un manteau bleu qui lui couvre la hanche gauche et une étole blanche qui s’enroule gracieusement autour de son bras droit.
Saint Joseph se tient à droite du tableau, assis, il est drapé dans une robe brune couverte d’un manteau jaune aux plis travaillés.
Le contraste est saisissant entre les berges agenouillés et la Sainte famille. Les bergers sont « des vrais gens » tandis que la Sainte famille procède d’un canon plus idéalisé.
Adoration des mages
Huile sur bois du XVIIe , IMH 1991
Dans un paysage réduit, borné à droite par le fut de deux très belles colonnes cannelées érigées sur une base annelée qui délimitent une architecture qui semble devoir se développer sur la droite de la composition, derrière saint Joseph, la scène représentée ici est l’arrivée des mages devant la Sainte famille
La Vierge assise sur un banc de pierre est vêtue d’une robe rouge aux plis fluides. Son épaule gauche est couverte d’un manteau bleu nuit gansé d’or et parsemé d’étoiles qui lui couvre les genoux. Son visage doux et juvénile est légèrement penché en avant vers le roi mage agenouillé devant elle.
Elle tient l’enfant Jésus debout sur son genou gauche dans le creux de son bras gauche qui forme comme une mandorle dont l’autre moitié serait suggérée par les plis de la robe. La main gauche aux doigts fuselés est posée sur la jambe gauche de Jésus tandis que la droite maintient l’enfant au torse dans un geste naturel et maternel.
Jésus, debout semble esquisser un pas vers les mages, retenu par sa mère. Il est représenté nu, un voile de pudeur sur les reins, tandis que le coté gauche de son torse est caché par un linge blanc. La main gauche appuyée sur la poitrine de sa mère, il est en légère rotation vers la droite et bénit le mage agenouillé de la main droite. [3]
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[1] À la découverte des retables tarnais – Sylvie Soulovatoff – Archives et patrimoines 1992
[2] Site office du tourisme du Réalmontais
[3] Extraits de documents réalisés par la Commission culture de la mairie de Réalmont en 2010