Giroussens : église Saint-Salvi

Cette église gothique a été bâtie à la fin du XIII^e siècle par les abbés de Saint-Salvy d’Albi. Après avoir été incendiées en 1562 par les protestants de Lavaur, elle fut reconstruite à la fin du XV^e siècle.
Les gros murs ont été conservés ;
les voûtes effondrées ont été reconstruites et rehaussées. Elles sont en briques avec quelques pierres de grès.
Le chœur est surélevé et l¹autel est en marbre rose du Minervois.
La voûte de l’église est composée de 6 arcs en diagonale qui reposent sur des colonnettes.
La clef est raccordée par une tête représentant un agneau.

Saint Salvi

Il est issu d’une famille fortunée appartenant à la noblesse albigeoise. Après des études de droit, il exerce une des premières charges de la magistrature en province, pour plus tard se retirer dans un monastère d’Albi, dont il est nommé Abbé.

Vers 574, il devient évêque. L’évêque se porte au secours de nombreux malades et succombe à son tour…

La vénération des Albigeois est telle qu’ils construisent une collégiale et la lui dédient.

À Giroussens, il est représenté au-dessus du portail extérieur et tout en haut du tableau du retable

Le retable du maître autel (XVII^e siècle)

Le retable est en bois peint et doré. Cinq compartiments, dont deux en retour sur les murs du chœur, délimités par deux colonnes et huit pilastres à chapiteaux corinthiens.
Au centre, toile représentant la Crucifixion avec la Vierge, Marie-Madeleine et saint Jean.
Dans les quatre compartiments latéraux, deux statues et deux toiles.

Statues : saint Joseph qui tient dans sa main droite une fleur de lys et dans sa main gauche une équerre. Vierge à l’Enfant couronnée, elle tient un sceptre dans sa main droite, l’enfant bénit et tient un globe.

Toiles : la Résurrection et l’Ascension du Christ.

Couronnement : entablement, frontons et édicule. Le compartiment central est couronné par un entablement cintré et un édicule à niche et fronton. Dans la niche, statue de saint Salvy en évêque avec la mitre et la crosse épiscopales. Tous les frontons sont triangulaires.

Très riche ornementation : guirlandes, rinceaux, angelots, pampres.
Deux inscriptions intéressantes sur le soubassement : « Doré en 1729 » et « Doré 1734 » – Cl MH 1929

Marie, reine

1638, après la naissance du Dauphin, le curé qui était chapelain de l’église Saint-Salvi de Giroussens décide de l’embellir : il place à gauche et à droite les statues de la Vierge et de saint Joseph faites par le sculpteur albigeois Pujol qui a pris modèle sur Anne d¹Autriche et son confesseur. Elles sont en bois doré.

Sainte Ruffine, (statue du XVII^e)

patronne des potiers Sainte Ruffine, disent les Bollandistes, vivait à Tarragone vers 299 et vendait de la poterie. Sollicitée par des femmes païennes afin de fournir des vases pour la célébration des mystères de Vénus, elle s’y refusa avec indignation et fut brûlée vive. Un tableau daté de 1637 peint par Rijck Camp, (un Hollandais séjournant à Rabastens) est exposé dans la chapelle de la confrérie (1^re à gauche) : il représente sainte Ruffine et sainte Juste l’une de ses compagnes.

À voir aussi

Les tableaux : 6 toiles de grande taille reconnaissables à leurs cadres de style Régence :
 Jésus au Mont des oliviers,
 Le baiser de Judas (d’après Antoine Dieu), La flagellation,
 Le couronnement d’épines, Le portement de la croix, La mise en croix. Autrefois attribués à Antoine et Jean-Pierre Rivals, ont été reconnus en 1985 pour des œuvres de Pierre Subleyras, élève d¹Antoine Rivals.

Une Vierge à l’enfant du XIII^e siècle assise en majesté sur un trône en bois doré (dans la première chapelle à droite). Elle vient de l’ancien château.
Une Vierge aux raisins du XIV^e (3^e chapelle à droite) Elle a été invoquée pour se protéger de la peste. Une procession avait lieu le 16 août en souvenir d’un vœu fait lors de l’épidémie.
La richesse de la décoration atteste de la foi et du goût pour la beauté des habitants de cette bastide fondée en 1250.

En sombre l’église primitive avant 1562 1 chapelle de la Vierge 2 chapelle de sainte Ruffine 3 chapelle de saint Joseph 4 chapelle Saint-Roch 5 chapelle des saintes Thérèse 6 chapelle de sainte Germaine de Pibrac 7 fonds baptismaux 8 ancien porche 9 clocher carré

Autres retables [1]

 Retable de la dernière chapelle nord, en bois sculpté, peint et doré.
Un compartiment délimité par deux colonnes à chapiteaux corinthiens et deux volutes en appui.
Au centre, toile représentant le Martyre de sainte Ruffine et sa glorification. Sainte Ruffine apparaît avec un pot en terre à anses dans sa main gauche.
Couronnement : entablement et fronton polygonal. XVII^e siècle – Cl MH 1976

 Retable de la dernière chapelle sud, en bois sculpté et doré.
Un compartiment délimité par quatre colonnes torses pamprées.
Au centre, tabernacle et statue de la Vierge à l’Enfant.
Couronnement : entablement interrompu par un fronton cintré. XVII^e siècle – Cl MH 1976

[1] Dans À la découverte des retables tarnais par Sylvie Soukovatoff sous la direction de Jean le Pottier – Archives et patrimoine 1992