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Maison Saint-Amarand : entretien avec l’architecte et la responsable des travaux

Le chantier de rénovation de la Maison Saint-Amarand a commencé début juin 2021. Rencontre avec Nicolas Boraud, architecte, et Mathilde Bourg, responsable de l’exécution des travaux.

Pouvez-vous décrire le projet qui vous a été confié par le diocèse d’Albi ?

Le diocèse a sollicité le cabinet REC Architecture pour un projet qui vise à rénover et rationaliser la Maison Saint-Amarand, dans son ensemble.

Vue aérienne de la Maison Saint-Amarand, insérée dans la ville d'Albi
La Maison Saint-Amarand mise en valeur et insérée dans la ville. Au premier plan : l’ancien grand séminaire, désormais occupé par le Lycée Rascol. À l’arrière-plan, le centre historique d’Albi et la cathédrale Sainte-Cécile.

Le bâtiment principal a eu une fonction d’hôtellerie pendant de nombreuses années, tandis que les services diocésains, la résidence de l’évêque, ou encore l’accueil, étaient en quelque sorte éparpillés dans d’autres bâtiments. Désormais, le bâtiment central hébergera l’accueil, les bureaux, les salles de réunion. Les anciennes chambres se voient rénovées en bureaux, libérant ainsi des immeubles entiers pour la création de logements fonctionnels et d’un foyer d’étudiants.

Le diocèse a souhaité réfléchir à une restauration de l’ensemble des bâtiments (5 500 m²), pour éviter des rénovations éparses, comme elles avaient pu être menées dans la seconde moitié du XXe siècle : un « patchwork » d’interventions est souvent plus coûteux qu’un chantier rationalisé et il dessert la cohérence des bâtiments. Au contraire, le chantier que nous entreprenons a été planifié dans son ensemble et ainsi optimisé. Cette nouvelle organisation favorisera le travail des services, avec une meilleure fluidité, et cela contribuera à limiter les coûts, tant pour le chantier que pour la vie future de la Maison.

Quel est le principal défi de ce chantier ?

La Maison Saint-Amarand est composée de bâtiments agglomérés les uns aux autres au fil du temps. Face à la complexité des lieux et aux nombreuses imbrications d’une fonction dans l’autre, notre projet architectural propose une logique par bâtiment et une unité de l’ensemble. La complexité et la diversité des lieux exige de penser à tout, et de déranger le moins possible les personnes qui vivent et travaillent actuellement dans la Maison.

 

Comment le projet tient-il compte de l’intérêt patrimonial de la Maison Saint-Amarand ?

L’histoire des bâtiments et l’héritage qui nous est confié par nos prédécesseurs méritent d’être respectés et valorisés ! Même en façonnant une vocation nouvelle pour la Maison Saint-Amarand, nous pouvons conserver sa trame historique et restituer les éléments qui peuvent l’être.

La première phase du chantier, commencée en juin 2021, conduit à démolir certaines parties et à purger les éléments qui ne sont pas repris (en particulier des modifications apportées au bâtiment dans les années 1970). Un grand respect pour les éléments patrimoniaux parvenus jusqu’à nous (escaliers, cheminées, menuiseries, modénatures de briques, peintures murales historiques…) a constitué le fil conducteur de toute la conception architecturale.

À ce titre, la création de locaux adaptés aux Archives historiques du diocèse est emblématique : nous sommes face à une contrainte technique et à la nécessité de sécuriser un patrimoine aujourd’hui conservé dans de mauvaises conditions. De cette contrainte est née la possibilité de rationaliser la conservation des archives et surtout la chance de pouvoir les rendre accessibles au public. De même, en concertation avec l’Architecte des Bâtiments de France, la très belle salle dite La Rotonde, se verra restituer sa beauté originelle.

Détail du plafond peint de la salle de la Rotonde.

 

L’archevêché est à la fois un lieu de vie, de travail, d’échanges, d’accueil, de prière… Comment avez-vous travaillé les liaisons entre toutes les fonctions ?

Mgr Jean Legrez avait déjà fait restaurer la chapelle Saint-Amarand, située au cœur du bâtiment. Autour de ce lieu, les cours intérieures et le parc seront comme un trait d’union entre tous les bâtiments, facilitant la rencontre pour les usagers, les résidents, les visiteurs…

Le diocèse souhaite profiter de cette campagne de travaux, pour augmenter sa visibilité depuis l’espace public et pour ouvrir la Maison sur la ville et la société. Actuellement, l’austérité de la façade rue de la République ne dit rien de cette Maison vouée à l’accueil. La façade située du côté du parc, rythmée par de belles arcades, offre au contraire une vision plus ouverte et plus chaleureuse. C’est cette image que nous souhaitons offrir à tous les usagers de la Maison et c’est là que se situera l’accueil.

Par tous ces aspects, notre projet contribue à restituer et rendre accessible ce lieu de travail, de culture, de fraternité et d’échange, pour y favoriser un nouveau « bien vivre ensemble ».

 


 

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