S. Théodoric Balat et le P. Jules Verbier : la mission en Asie
Le 9 juillet 2017, la petite église de saint-Martin du Taur a fêté l’enfant du pays, Théodoric Balat, né dans le village le 23 octobre 1858.
Élève à l’école des Frères à Lisle-sur-Tarn puis au Petit Séminaire de Lavaur et au Grand Séminaire d’Albi, il devint Franciscain. Il fut ensuite ordonné prêtre et il célébra dans cette église sa première messe le 13 août 1884. Dix jours après, il partit pour la Chine. Il s’y dépensa sans réserve pendant quinze ans jusqu’à son arrestation avec d’autres chrétiens et leur exécution le 9 juillet 1900. Ces 120 martyrs, proclamés bienheureux en 1943, Jean-Paul II les a canonisés le 1er octobre 2000.
Le P. Jean-Claude Ferret, curé du secteur, a associé au témoignage de saint Théodoric en Chine, le parcours du Père Jules Verbier, son contemporain.
P. Jules Verbier
Le Père Verbier naquit à Labruguière le 10 avril 1864. Il fit ses études au petit séminaire de Castres. Poussé par un intense désir d’évangélisation, il entra au séminaire des Missions Étrangères en 1883 et partit pour le Vietnam en novembre 1887. Il fut assassiné à Yen Khuong le 10 février 1895.
Cette année, a été inauguré en leur honneur un meuble vitré où sont exposés des portraits des deux missionnaires, et celui d’un autre Franciscain, le Père André Bauer, compagnon de martyre de Théodoric Balat.
Ces missionnaires ardents, enfants du pays, rassemblent et encouragent sur le chemin du témoignage.
La mission catholique en Asie
Une lointaine tradition fait remonter l’évangélisation de l’Asie au temps des Apôtres, ce qui est assez difficile à vérifier. Il est attesté que des tentatives ont été faites plus tard : vers le VIème siècle, partant de Perse, au milieu du XIIIème siècle avec des frères mendiants (Franciscains, Dominicains), au XVIème siècle avec les Jésuites puis ensuite des prêtres des Missions Etrangères de Paris (M.E.P.) au XVIIème siècle. Les missionnaires sont principalement italiens, espagnols, portugais et français.
En 1659, au moment où les M.E.P. sont approuvées, Rome donne ces instructions, encore bien actuelles :
“Ne mettez aucun zèle, n’avancez aucun argument pour convaincre ces peuples de changer leurs rites, leurs coutumes et leurs mœurs, à moins qu’elles ne soient évidemment contraires à la religion et à la morale. Quoi de plus absurde que de transporter chez les Chinois la France, l’Espagne, l’Italie ou quelque autre pays d’Europe. N’introduisez pas chez eux nos pays, mais la foi, cette foi qui ne repousse ni ne blesse les rites ni les usages d’aucun peuple, pourvu qu’ils ne soient pas détestables, mais, bien au contraire, veut qu’on les garde et protège. Il est pour ainsi dire inscrit dans la nature de tous les hommes d’estimer, d’aimer, de mettre au-dessus de tout au monde les traditions de leur pays et le pays lui-même. Ne mettez donc jamais en parallèle les usages des peuples avec ceux de l’Europe: bien au contraire, empressez-vous de vous y habituer.” (Paroles du pape Alexandre VII aux premiers évêques des Missions Étrangères de Paris).
Aujourd’hui encore, des missionnaires européens sont au service de communautés locales en Asie. De notre diocèse, un Castrais, le Père Jacques Duraud, jésuite, est en mission pastorale à Taïwan.