« Germes d’espérance au Venezuela »
Le P. Gabriel Casas a rendu visite aux siens en Amérique Latine en janvier. A Saint-Juéry, à l’occasion du Carême 2017, il a évoqué son pays le 1er mars devant les paroissiens désireux d’élargir leurs horizons
Après une introduction du P. Louis Debon, le P. Gabriel a partagé son témoignage :
« Après la fête de Noël je suis parti pour un mois de vacances chez moi, au Venezuela
Juste avant de partir, j’avais exprimé à un confrère mon désarroi dû à la crise économique, politique et sociale que traverse mon pays.
Situation qui a empiré notamment dans les deux dernières années, c’est-à-dire exactement le temps écoulé depuis mon dernier voyage auprès des miens. J’ai donc quitté la France le 26 décembre avec l’esprit plein d’appréhension: le pessimisme avait commencé à m’assaillir en raison de la réalité catastrophique montrée par les médias. Cependant il était impératif que je me rende là-bas car les miens m’attendaient.
Joie des retrouvailles !
Ils voulaient voir l’accomplissement des promesses du Seigneur : « Gabriel devenu Prêtre ! Quelle grâce ! » Je devais donc y aller, la première messe sur ma terre natale m’attendait !
Dès mon arrivée dans le pays, j’ai pu effectivement constater la dure réalité que les médias m’avaient décrite.
Cependant j’ai pu aussi constater une autre facette de la réalité, beaucoup plus modeste, qui peut passer presque inaperçue : la présence de germes d’espérance au milieu de tant de malheurs et de violences. La présence du bien, là où l’on est étourdi par l’omniprésence du mal ! Le témoignage d’hommes et de femmes qui ne se sont pas découragés et qui, loin de se laisser entraîner par le désespoir, se sont organisés de manière ingénieuse afin de mettre leurs savoir-faire et leurs bonnes volontés au service des autres. photo objets: boutique à Maracaibo
J’ai été témoin d’initiatives très simples et pourtant totalement nouvelles chez les Vénézuéliens. La vie associative au sein des communautés de base apparaît comme un petit rayon d’espoir au milieu de la nuit : « la lumière a brillé dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée… »
Certes, la création des potagers communautaires avec des produits locaux, des maraudes pour la distribution d’aliments aux plus démunis, l’échange des services au pair ou des services professionnels (médecins, nutritionnistes, vétérinaires et d’autres professionnels) mis à disposition, tout cela ne va pas régler la situation du pays !
Pourtant toutes ces initiatives, si petites qu’elles soient, parlent de la grandeur de l’homme. L’être humain est capable de faire sortir le bien qui habite à l’intérieur de lui et de le mettre au service du bien commun !
Cette expérience m’a permis de revenir en France avec un regard beaucoup plus optimiste sur la situation de mon pays. Là où il n’y a que du désespoir, l’homme est capable de se tourner vers Dieu : et de trouver au milieu de toutes ces difficultés une possibilité d’être mieux.
Oui, nous portons un grand trésor dans des vases d’argile !
Je prie maintenant pour mon pays plus que jamais. Et j’offre chaque service que je fais en France pour que le Seigneur permette aux Vénézuéliens de grandir comme peuple et de travailler ensemble pour un pays meilleur. »
église à Maracaibo