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Villefranche-d’Albigeois à la découverte du Congo Brazzaville – Mars 2018

Le P. Philippe Mbama, en insertion pastorale dans le Vaurais depuis 2016, a été invité le 21 mars 2018 à Villefranche-d’Albigeois par les P. Bruno Bories et Louis-Paul Astié et leur EAP -Equipe d’Animation Pastorale-.

Au cours de cette soirée de Carême, les participants ont découvert avec intérêt son pays, le Congo Brazzaville, et tout particulièrement son diocèse, Gamboma.

Le Congo dont la capitale administrative est Brazzaville et la capitale économique Pointe Noire, est séparé de la RDC (République Démocratique du Congo ou Congo Kinshasa) par l’immense fleuve qui donne son nom aux deux pays.
Ce petit pays (comparé à la RDC) est peuplé de 4 millions d’habitants: les familles y sont nombreuses, la population est jeune.
Le pays est riche en pétrole, en minerais, en bois…
Un problème majeur y est le paludisme, le système de santé étant peu développé. L’association Médecins Sans Frontière vaccine sans cesse contre la mouche tsé-tsé tout au long du fleuve.

58% des Congolais sont chrétiens : l’Église Catholique est majoritaire, l’Église évangélique et l’Armée du salut sont actives. Les autres Congolais sont animistes; se sont également installés des ressortissants étrangers musulmans.
L’Église catholique est jeune et dynamique. Elle a deux grands séminaires; chaque année, des ordinations sont célébrées et de nouvelles paroisses sont ouvertes.
Dans ce pays où l’indépendance a été proclamée en 1960, la parole des évêques garde une certaine influence.

Le P. Philippe Mbama ainsi que le P. Godefroy Onday, actuellement en insertion dans le Puylaurentais, appartiennent au très jeune diocèse de Gamboma, situé au centre du pays.

Ce diocèse a été érigé le 22 février 2013 « pour une évangélisation en profondeur du tissu culturel ». Il comprend actuellement 11 paroisses avec 110.000 catholiques. Sur un presbyterium de 50 prêtres, la moitié sont en formation en vue de pouvoir répondre aux divers besoins. Il y a actuellement 25 séminaristes.

P. Philippe Mbama

Le P. Philippe évoque la vie pastorale, insistant sur le fait qu’au Congo, le prêtre n’est jamais seul; le plus souvent, il vit avec un couple de catéchistes. Ces catéchistes bénévoles sont donc logés, et ils gagnent leur vie en travaillant dans l’école catholique. Les groupes et mouvements font un gros travail: en fraternités, ils évangélisent en visitant par exemple les familles. Le prêtre est au cœur de la vie sociale. Et il travaille aussi de ses mains, participant aux travaux agricoles (culture des arachides, des pommes de terre…) ou à l’élevage.

Les participants ont été étonnés de la variété des ministères que le P. Philippe a assurés dans son pays: deux années auprès des réfugiés (provenant essentiellement de Centrafrique et de RDC) ‘pour annoncer la Paix’ comme aumônier de Justice et Paix, puis deux ans auprès des Pygmées en forêt équatoriale; il raconte:

« Outre l’évangélisation, j’enseignais aux Pygmées, en lien avec le Programme des Nations-Unies contre le virus Ebola, la culture des légumes et la gestion d’étangs pour l’élevage de poissons. Et je me déplaçais constamment en moto. »

Il fut ensuite envoyé en mission en Angola auprès des jeunes, puis il eut à effectuer un ministère itinérant tout au long du fleuve Congo (il passait donc régulièrement une semaine sur le fleuve). Sa dernière mission dura trois ans comme curé de la cathédrale de Gamboma; cette fonction comprend aussi de façon naturelle la charge d’assurer la subsistance du personnel; le P. Philippe poursuivit donc conjointement son travail de maraîchage et d’élevage…

« Mon évêque, poursuit-il, m’a envoyé en France pour étudier l’éthique. Je me forme en bioéthique.
Ici je suis heureux car la moitié du travail est fait par des laïcs et des aspects pratiques sont facilités: la cuisson du repas, par exemple.
Ce qui manque en France, c’est la joie. Au Congo, on s’exprime avec son corps, même pendant les funérailles; et lorsque le prêtre passe, c’est la fête… »

Après avoir remercié les prêtres et les participants et transmis la salutation de son évêque, Mgr Urbain Ngassongo, le P. Philippe conclut par une prière entonnée dans sa langue:

« Entrons dans la maison du Père, Dieu nous invite. Laissons la haine, habillons la paix. Revêtons-nous du Christ. »

Après le repas pain-pommes accompagné de dons partagés entre le diocèse de Gamboma et les actions du CCFD-Terre Solidaire,  le P. Bruno Bories souligna l’enrichissement de l’échange vécu:
« On est frères différents, mais pleinement ! »