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Avec un handicap, passionnément vivants !

Une grande première, haute en couleurs… Du 12 au 15 septembre s’est tenue à Lourdes la première rencontre nationale de la pastorale des personnes handicapées :
« Avec un handicap, passionnément vivants ! »

 

Avec un handicap passionnement vivant groupe Albi
Une délégation de 22 personnes du Tarn a participé à cette rencontre

À l’origine du projet

L’année dernière s’était déroulée à Nîmes une rencontre d’une trentaine de personnes porteuses de handicaps divers et en responsabilité en Église ou dans la société, bousculant Claudie Brouillet, responsable nationale de la pastorale de la santé : « Cela nous avait permis de voir l’intérêt des personnes qui étaient là pour ce type de rencontre, la richesse de ne pas cloisonner les handicaps. (…) Ils nous expliquaient avoir du mal à trouver leur place en Église. Quand on se porte volontaire, quand on désire s’engager, il y a beaucoup d’obstacles à surmonter, on n’est pas forcément le bienvenu ».

Un plus grand projet a alors vu le jour afin de proposer à toutes les personnes handicapées et leurs accompagnants de chaque diocèse de France de se ressourcer, de partager et de témoigner de leur place dans l’Église.
Au total, plus de 750 personnes se sont réunies à Lourdes, dont une majorité en situation de handicap moteur, sensoriel, physique ou bien atteintes de déficience intellectuelle ou de troubles psychiques.

Dans le diocèse d’Albi, 17 personnes pluri ou mono-handicapées se sont inscrites, ainsi que 5 personnes accompagnantes, représentant une grande diversité des états de vie : personnes mariées ou célibataires, religieux, diacres et laïcs, d’âges variés. Une délégation qui ne se connaissait pas avant la messe d’envoi du 4 septembre, mais où s’est immédiatement épanoui un climat de bienveillance et d’amitié.

Une histoire de casseroles…

Handicapé ou valide, chacun traîne ses propres casseroles. Chaque participant était invité à venir avec une casserole, une façon humoristique (et bruyante !) d’apporter ses fragilités à Lourdes, qu’elles soient directement liées au handicap, ou au regard des autres.

Pendant quatre jours, les ateliers, les célébrations et les nombreux temps libres ont permis à chacun de rencontrer des personnes venues « des 4 coins de France et des 4 coins du handicap ». Et les fragilités de chacun sont devenues forces de vie !

Parmi les témoignages entendus, beaucoup ont retenu celui de Philippe Pozzo Di Borgo, tétraplégique dont la vie a inspiré le film Intouchables :

« Il est important de réintégrer le handicap dans la réalité de l’humain, ainsi nous pourrons corriger l’orientation destructrice de notre société. Vous les malades, les blessés, les personnes âgées, les petits, vous les vies extrêmes, vous avez la possibilité de changer le monde, de le révolutionner… par l’amour ! ».

Ou encore celui de Jean-Christophe Parisot qui, pendant plus d’une heure, a tenu en haleine cette foule bigarrée et cabossée, en proposant une méditation sur la Croix glorieuse.

 

Rester passionnément vivants !

Une personne aveugle qui fait chanter, des traductions en langue des signes… Pendant quatre jours, le handicap occupait une place centrale qui lui est rarement accordée dans nos communautés. Tous ont goûté à cette joie d’être passionnément vivants et la délégation tarnaise a un immense désir de transmettre dans tout le diocèse ce qu’elle a vécu à Lourdes. Apprendre à voir avec le cœur, vivre simplement, s’accueillir avec bienveillance…

« On peut voir le handicap seulement sous l’angle des mises aux normes et de l’accessibilité, analysait Monseigneur François Kalist. Il me semble qu’une conversion est à opérer. Si on entre en dialogue avec la personne handicapée elle-même, on va au contraire, petit à petit, comprendre tout ce qui est de l’ordre de la communication, de la relation » et remettre en question nos façons de communiquer, trouver des façons simples de rendre la Bonne Nouvelle accessible à tous, non seulement d’assister les personnes touchées par le handicap, mais vivre avec elles en véritable communion.

Monseigneur Aupetit qui accompagnait cette rencontre l’a affirmé à la fin des quatre jours : « Vous êtes une bonne nouvelle pour l’Église ! Soyez le sel de la terre ». Le 26 octobre, les messagers de la délégation tarnaise remettront à Monseigneur Legrez un sac de sel, manifestant la saveur qu’ils veulent donner à la vie du diocèse.

Avec ou sans handicap, quand on voit les visages transfigurés avec lesquels ils sont rentrés de Lourdes, gageons qu’ils peuvent propager dans nos paroisses la joie d’être passionnément vivants.