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13
juillet

Saint Eugène

Saint Eugène  – Évêque  Victor de Vita donne le récit des luttes sociales et religieuses suscitées par la […]

Saint Eugène  – Évêque

saint-eugene Victor de Vita donne le récit des luttes sociales et religieuses suscitées par la conquête vandale dans la province romaine d’Afrique. Le conflit entre l’aristocratie traditionnelle, dépossédée de ses biens et de ses prérogatives, et les nouveaux maîtres se double alors d’une opposition entre le clergé catholique et l’Église arienne. Les périodes de tension alternent avec les époques de détente.

La carrière de saint Eugène illustre ce balancement, dans lequel il tient une place de premier plan, en raison des fonctions qu’il occupe. En 481, il est en effet appelé au siège épiscopal de Carthage, vacant depuis un quart de siècle, et devient, dans la pratique, chef de l’Église d’Afrique. Son nom indique une origine grecque ou bien orientale, mais Eugène réussit parfaitement à Carthage ; selon Victor de Vita, il brille par son humilité, sa charité, sa piété et ses bonnes œuvres, et parvient à convertir de nombreux « barbares ».

Ci-contre : statue représentant saint Eugène dans l’église de Vieux

Le roi Hunéric provoque, en 484, un concile pour confronter la doctrine des ariens et celle des catholiques. L’opposition de ces derniers vaut aux évêques d’Afrique d’être tous déportés ; Eugène se retrouve alors dans le désert de Tripolitaine. Toutefois le successeur d’Hunéric adopte une politique d’apaisement et saint Eugène rentre à Carthage en 487. Sous le règne suivant, celui de Thrasamund, il s’oppose vigoureusement au prince, qui le condamne à un exil lointain et définitif, vers 496.

Grâce à Grégoire de Tours, on sait qu’il est alors envoyé vers Alaric II, roi des Wisigoths de Toulouse, eux-mêmes sectateurs de l‘arianisme. Assigné à résidence à Albi, il joue peut-être le rôle d’évêque, avec l’appui des aristocrates locaux hostiles à la domination wisigothique. Il meurt dans la ville ou dans son voisinage, vers 505. Grégoire de Tours décrit le sanctuaire où il repose aux côtés de saint Amarand. Il y accomplit des miracles et, pour sa fête, une foire importante y a lieu.

L’Albigeois demeurant, aux VIe et VIIe siècles, une marche-frontière au contact des Wisigoths, le culte de saint Eugène – vénéré comme martyr en raison des persécutions qu’il a subies en Afrique – connaît une diffusion non négligeable [1].
Bloqué par celui de saint Salvi, il est relancé à partir du milieu du IXe siècle par les comtes de Toulouse et d‘Albigeois.
À ce moment ,le vicus de Vieux se trouve être le lieu de la sépulture de saint Eugène, associé à deux autres évêques africains, Lougins et Vindémial, déjà cités par Grégoire de Tours.
La dévotion portée à ces derniers s’avère secondaire ; elle a pu se développer par attraction de celle vouée à saint Eugène. En 1494, les reliques des « saints de Vieux » sont transférées à la cathédrale Sainte-Cécile par Louis d’Amboise.
J.-L. B. Extrait des Tarnais célèbres


 


 

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[1] Le titre de saint Eugène est encore attaché aux églises de Brens, de Poulan (près de Réalmont), de Rosières et de Vieux, toutes situées dans l’ancien diocèse d’Albi.