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06
novembre

Bx Joseph Chamayou et Bx Joseph Marcou

Au cours de la Guerre d’Espagne, deux Tarnais Frères des Écoles Chrétiennes ont témoigné de leur foi jusqu’au martyre : les bienheureux Joseph Chamayou et Joseph-Louis Marcou

Au cours de l’année 1936, année de folie et de guerre civile en Espagne, 58 Frères des Écoles Chrétiennes ont témoigné de leur foi jusqu’au martyre. Des communautés entières furent éliminées : Cartagène, Tolède, Ciudad Real… Parmi eux figurent deux Tarnais : le Bienheureux Joseph Henry Chamayou et le Bienheureux Joseph-Louis Marcou Pecalvel.

Il furent béatifiés le 28 octobre 2007 par le pape Benoît XVI. Leur fête est fixée au 6 novembre, avec les autres martyrs de la Guerre d’Espagne :

Le lumineux témoignage des martyrs espagnols (…) témoigne que le Baptême engage les chrétiens à participer avec courage à la diffusion du Règne de Dieu, en y participant si nécessaire avec le sacrifice de leur propre vie.

Certes, tout le monde n’est pas appelé au martyre sanglant. Il est cependant un « martyre » non sanglant, qui n’est pas moins significatif : c’est le témoignage silencieux et héroïque de tant de chrétiens qui vivent l’Évangile sans compromission, en accomplissant leur devoir et en se dévouant généreusement au service des pauvres. Ce martyre de la vie ordinaire est un témoignage plus important que jamais dans les sociétés sécularisées de notre époque. C’est la bataille pacifique de l’amour que chaque chrétien, comme Paul, doit infatigablement mener; la course pour répandre l’Évangile qui nous engage jusqu’à notre mort. Puisse nous aider et nous assister, dans notre témoignage quotidien, la Vierge Marie, Reine des Martyres et Étoile de l’Évangélisation.

 

Bienheureux Joseph Henry Chamayou (1884-1936)

Bienheureux Joseph Henry CHAMAYOU vit le jour le 21 juin 1884 à la ferme de la Pomardelle, commune de Paulinet (Tarn). Il est décédé en Espagne le 18 Août 1936, victime de la guerre civile et de trahison, à Cortinglès, près de Lérida, sur la route de l’Andorre. 

En octobre 1897, à 13 ans, il entre au Petit-Noviciat de Pibrac en France. Il revêt l’habit religieux le 2 février 1900. En 1904, quand le collège Saint-Joseph de Toulouse passa à Lés-les-Bains, en Espagne dans le Val d’Aran, il fut envoyé dans cette communauté où il prononça ses vœux perpétuels le 9 septembre 1913, sous le nom de Frère Jacob. Pendant plus de vingt ans, il se dévoue au service de l’éducation : à Agramunt, à Lés, à Manresa… En 1928 il fut nommé directeur de La Seo de Urgel.

Quand survint la persécution en 1936, les Frères quittèrent le collège, pour plus de sécurité. Mais chaque jour Frère Jacob rencontrait ses Frères pour les encourager. Ensuite, il fit son possible pour que tous les Frères passent en France, et il resta seul à La Seo de Urgel. Lorsqu’il apprit la mort du Frère Visiteur Leonardo et du Frère Dionisio, il projeta aussi de revenir en France, par Andorre. Il obtint un saufconduit et prit l’autobus de ligne. Arrêté dans une embuscade près de Lerida, un milicien cria : « Que descendent Messieurs Chamayou et Clavet » : c’étaient le Frère Jacob et le curé d’Andorre. Ils permirent à l’autobus de poursuivre sa route et fusillèrent le Frère et le curé au kilomètre 5 de la route, le samedi 18 août 1936. Frère Jacob avait 52 ans.

Un pieux paysan les enterra près du lieu de leur mort, mais les débordements d’un torrent emportèrent les corps avec le temps.

 

 Bienheureux Joseph Louis Marcou (1881-1936)

Joseph-Louis, fils de Jean Pierre Marcou et Julie Pécalvel, est né le 19 Août 1881 à Peyregoux (Tarn) et fut baptisé le lendemain.

En 1895 il entra au Petit-Noviciat de Fonseranes, France. Il prit l’habit religieux le ler novembre 1897. Après le Scolasticat, il commença son apostolat à l’École Saint Nazaire de Béziers, France, où il resta 3 ans. En 1902 il passa au Pensionnat de l’Immaculée Conception à Béziers et y demeura 5 ans. A cause de l’exode des Frères de France, il alla en Espagne, à Granollers. En 1912 il fut à Ripoll. En 1915 il retourna en France, appelé par l’armée. Jusqu’à la fin de la lère Guerre mondiale il demeura à Montpellier. En 1918 il retourna en Espagne. En 1920 il fut nommé Directeur de l’École d’Horta et en 1923 Directeur de San Celoni. En 1928, Directeur de Granollers, et l’année suivante professeur à Figueras. En 1930 il retourna à Fonseranes comme professeur au Petit-Noviciat et après à l’Institut agricole de Limoux. En 1933 il s’offrit pour remplacer quelque Frère en Espagne et fut envoyé à Josepets.

C’est dans cette communauté que le surprit la persécution religieuse. Le 19 juillet 1936, les Frères de Josepets durent se disperser. Le F. Louis se réfugia chez le Dr. Turó, ami du collège. Le lendemain il retourna au collège et put en retirer l’Eucharistie. Il la porta à l’église et la confia au prêtre qui put, avec beaucoup de précautions, célébrer la dernière messe. Ils consommèrent les espèces consacrées pour éviter toute profanation. Le F. Louis avait grande confiance en sa nationalité française, et il osa faire d’autres visites au collège, d’où il retira des choses qui pouvaient être utiles pour les Frères. C’est ce qu’il fit encore le 22 juillet, quand à 4 heures du soir il sortit disant qu’il allait au Consulat français pour y prendre son passeport. Mais il n’y arriva jamais, parce qu’il entra au collège où il y avait quelqu’un qui l’attendait. Des voisins dirent qu’ils virent emporter un corps sur un brancard. C’était sans doute le corps du Frère Louis. Il avait 55 ans.

 

Source et illustrations : Martyrologe Lasallien