Je donne à l'Église
Agenda
Paroisses
Accueil Contacts

« Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ! »

Frères et Sœurs,

novembre-16-parole-evequeAu terme de cette Année jubilaire de la miséricorde, à l’invitation du pape François, nous avons appris tout au long des mois qui viennent de s’écouler, à contempler Jésus et à découvrir à travers ses gestes et ses paroles, le visage de la miséricorde du Père. Il me semble que ce soir, au terme de cette Année, c’est l’action de grâce qui déborde du cœur de ceux et celles qui ont pu ouvrir leur propre cœur à l’amour gratuit du Père, annoncé et transmis par Jésus-Christ, par le don sans cesse renouvelé de l’Esprit Saint, ce véritable baume qui guérit, qui fortifie et apaise celui qui place en Dieu sa confiance, quoi qu’il arrive.

Dans la parabole du fils perdu, nous voyons comment le père aperçoit de loin son fils lorsqu’il revient ; nous voyons comment ce Père de la parabole qui est la figure du Père éternel attend avec patience chacun de ses enfants. C’est une grande grâce, lorsque nous sommes capables de discerner dans nos vies la manière dont Dieu nous a cherché dans des moments d’égarement, jusqu’à nous faire connaître sa compassion et son pardon. Alors, de manière certaine, nous savons d’expérience que la miséricorde est l’acte ultime et suprême par lequel Dieu vient à notre rencontre. Une fois la rencontre faite, ce qui correspond dans la parabole au moment où le père se jette au cou de son enfant et l’embrasse, un moment absolument unique, un moment fait de tendresse et d’émotion quelle que soit la gravité du péché ou de l’égarement, Dieu répond et vous l’avez entendu dans les témoignages donnés ce soir : Dieu répond par la plénitude du pardon.

Le pape François a pu écrire dans la Bulle d’indiction, le texte qui nous a été donné pour le début de cette Année de la miséricorde : « la miséricorde sera toujours plus grande que le péché et nul ne peut imposer une limite à l’amour de Dieu qui pardonne ». Merveille ! Merveille qui nous dépasse, merveille qui dépasse le fils aîné de la parabole, mystère d’amour infini dans lequel Dieu désire nous faire entrer. Nous qui sommes si petits, nous qui avons le cœur si pusillanime, Dieu veut nous donner un cœur capable d’aimer comme le sien. Saint Thomas d’Aquin, il y a déjà bien longtemps au XIVe siècle, a écrit « la miséricorde est le propre de Dieu dont la toute puissance consiste justement à faire miséricorde ».

Frères et Sœurs, encouragés par les exemples donnés en particulier par le pape François tout au long de cette Année, ainsi que par son enseignement, nous avons pu réfléchir, chacun à notre manière, et pratiquer ou non les œuvres de miséricorde, qu’elles soient corporelles ou spirituelles. Peut-être ce soir éprouvons-nous l’impression que nous sommes si peu capables de les pratiquer face à l’immensité de la misère de tant de nos frères humains contemporains, victimes de la guerre, victimes de la pauvreté sous toutes ses formes, de l’injustice, de la maladie, de l’absence d’instruction… Alors, où que nous en soyons, aussi bien à titre personnel ou communautaire, ne regardons pas en arrière ; ne perdons pas de temps ! Et tentons maintenant, aujourd’hui et demain, de pratiquer une vraie fraternité à l’égard de tout humain y compris à l’égard de ceux qui auraient un comportement inamical. Imitons le Seigneur qui, avec son Fils, nous a montré la voie du pardon des ennemis, la voie de la compassion et de la tendresse pour chacun.

Certes, aujourd’hui une porte se ferme : la porte du Jubilé de la miséricorde. Mais, Frères et Sœurs, dans l’élan de ce Jubilé, l’avenir de chacun de nous s’ouvre. Il s’ouvre à la reconnaissance constante, à l’action de grâce, à la louange, pour ce Père qui est le Père des miséricordes. Il s’ouvre aussi à l’imitation la plus habituelle possible du Fils, le Bon Pasteur qui a donné sa vie pour ses brebis. En effet, l’avenir est à l’imitation du Christ à chaque instant de nos vies ! Pour cela, l’Esprit nous a été donné afin que nos vies manifestent la bonté infinie du Père, ainsi que l’amour fraternel du Fils qui a offert sa vie pour tous les hommes sur sa Croix, de telle sorte que l’Esprit donne à chacun de vivre en enfant de Dieu et en frère bienveillant pour tout être humain.

Pleins de joie pour les grâces reçues, pleins d’espérance dans toutes les grâces à venir, prions l’Esprit Saint. Que l’Esprit nous aide à être, là où Dieu nous place, des témoins de la miséricorde divine, humbles et attentifs à tous.

Amen

† Jean Legrez, o.p.
Archevêque d’Albi

Approfondir votre lecture