Saint Salvi S. SAL/VII est représenté dans la travée de la porte d’entrée, au sud, comme un évêque du XVIe siècle, jeune de visage, mitre en tête, revêtu d’une chape à rebords dorés, la soutane violette est plus longue que l’aube. Il bénit de la main droite et, de la gauche, tient contre sa poitrine à la fois sa crosse et un livre.
Seul saint local représenté sur la voûte, c’est une chapelle – celle dont le vitrail représente sainte Thérèse de Lisieux- qui est dédiée aux cinq saints du diocèse : saint Salvi, saint Amarand,sainte Martiane, sainte Carissime, sainte Sigolène.
Grégoire de Tours, contemporain et ami de Salvi en a tracé un portrait dans son Historia Francorum, (Histoire de Francs) : Salvi est issu d’une grande famille d’Albi.
Après des études de droit et ses humanités, Salvi exerce comme avocat, occupe des fonctions importantes dans l’administration civile.
Puis il se fait ermite et fonde, aux portes de la ville, une communauté regroupant des anachorètes vivant dans la réclusion mais soumis à l’autorité d’un abbé ; il s’adonne à un rigoureux ascétisme, et devient le guide spirituel d’un groupe de moines même si sa charge d’abbé lui pèse.
Dans son ermitage, tout en vivant la solitude, il pratique la charité, il soigne et guérit les malades qui le visitent.
En 574, ses concitoyens le tirent de la solitude et font de lui leur évêque. Défenseur de la cité, Salvi se distingue par sa prudence, son zèle et sa charité.
Le pays était alors déchiré par les luttes des princes mérovingiens. L’Albigeois entre alors dans le royaume de Chilpéric, roi de Neustrie, et se trouve, en conséquence, ravagé par Mommulus, au service de Childebert, roi d’Austrasie ; saint Salvi parvient à racheter à ce dernier les Albigeois promis à l’esclavage.
En 580, il participe au concile de Braine dans le Soissonnais : il prophétise alors la colère de Dieu contre le roi et Frédégonde et prédit la mort de ses deux fils -scènes évoquées sur les vitraux de l’église Saint-Salvy d’Albi.
Vers 582-583, il s’oppose à l’intention de Chilpéric de réformer le symbole de Nicée et réussit à le faire changer d’opinion. Il sait convaincre le roi Chilpéric de s’occuper mieux de son royaume plutôt que propager des réformes dogmatiques douteuses.
Lors d’une épidémie de peste, il est lui-même victime du fléau et meurt après dix ans d’épiscopat. À quelques pas de la cathédrale sainte-Cécile, l’église-collégiale qui porte son nom et conserve ses reliques, a été fondée au Xe siècle.
Vingt-cinq églises sont dédiées à saint Salvi dans le Tarn et quatre lieux-dits portent son nom, ce qui témoigne de l’importance du culte qui lui a été rendu dès les VIIe et VIIIe siècles. Saint Salvi est fêté le 10 septembre.
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