Au XVIIIe siècle, la région de Mazamet qui était jusque là en majorité protestante connaît une arrivée importante d’une population catholique rurale dut à un développement de l’activité textile. Une nouvelle église fut donc construite le 7 juillet 1740 sur la place du Plo où avait déjà existé un temple protestant. Le 13 novembre 1761, l’église a été bénie, mais ce n’est qu’en 1767 que les travaux furent terminés. Pendant la Révolution, Saint-Sauveur cessa d’être église pour devenir « temple de la raison », et à l’occasion entrepôt à fourrage.
C’est en 1802 que Saint-Sauveur fut rendue au culte. Jusqu’en 1869, année où par suite de l’expansion territoriale et démographique de Mazamet la nouvelle église Notre-Dame fut ouverte au culte, la commune n’avait qu’une paroisse qui compta jusqu’à cinq mille fidèles, et qu’une seule église, Saint-Sauveur,
 |
 |
Cette église massive à la face sobre s’apparente au style baroque italien du XVIIe siècle. Le clocher octogonal à deux étages héberge quatre cloches. Il est chapeauté par une calotte maçonnée à huit pans.
Dans une grande lunule, creusée entre le fronton et le portail, est exposé le Christ en Croix, saint Sauveur.
Depuis son ouverture au culte en 1761, l’intérieur de l’église a été restauré deux fois. La première en 1863, au cours de laquelle les peintures murales ont été réalisées par A. Pauthe et les vitraux par Berges, maître-verrier de Toulouse.
La deuxième restauration eut lieu en 1954 par Pierre Millet, architecte avec l’aide d’André Regagnon (1902-1976), artiste peintre, qui a dessiné et peint les fresques derrière l’autel ; de Metge, ébéniste ; et de Pitié, marbrier.
Sur les murs des bas-côtés est peint la procession des saints et des saintes qui s’avancent vers le chœur où est glorifié le Christ. Ces peintures sont des œuvres marouflées, c’est à dire peintes d’abord sur toile, en atelier avant d’être collées au mur.
L’autel, sous un habillage en marbre beige et brun est installé, depuis 1761, l’autel de l’ancienne église Saint-Jacques. Il a subi de légères retouches pour se mettre en conformité avec Vatican II. Des reliques sont scellées dans sa table, mais elles n’ont put être identifiées.
Dans la chapelle du Saint Sacrement se trouve une statue d’une Vierge noire à l’Enfant, Notre-Dame du Bonheur, en bois doré, offerte dans les années 50 par le sacristain Pierre Mialhe. Elle proviendrait d’une église située dans le Lot.
Le baptistère, réaménagé dans les années 50, est décoré sur le mur du fond par une mosaïque représentant le baptême de Jésus par Jean-Baptiste. Son centre est creusé en bassin au milieu duquel est placée une vasque à godrons (de forme ovale) en marbre sombre, aux nuances vertes et brunes, veiné d’ivoire.
