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Notre-Dame de la Rotonde ou d’Oulias

Dans la région de Brassac, sur le flanc d’une montagne appelée le « Clap » dans le pays, est construite la vaste bâtisse d’un couvent : celui des sœurs de Saint-Joseph d’Oulias auprès de la route qui rejoint Brassac à Lacaune.

Passé le portail de la maison, on se retrouve dans une vaste cour d’où l’on aperçoit, en levant les yeux, une sorte de double tour ronde, perdue au milieu de grands arbres : la Rotonde, le lieu de pèlerinage de la région.

Le nom de Rotonde vient de la forme circulaire donnée à la construction du sanctuaire. Celui d’Ouillas dont la graphie a été simplifiée en Oulias semble procéder de l’ancien « los oelhats » désignant des « gens pourvus de brebis », la région se consacrant depuis très longtemps à l’élevage ovin.

L’histoire de ce sanctuaire se confond avec celle des sœurs de Saint-Joseph d’Oulias.

Après la chute de Napoléon en 1815, son oncle, le cardinal Fesch, archevêque de Lyon est obligé de quitté la France et se retire à Rome. Mgr Gaston de Pins administre le diocèse en son nom. C’est un homme originaire du Tarn, plus précisément de Montségou-sur -l’Agout, en amont de Brassac. Il possède une sorte de manoir au village d’Ouillats, non loin de là. Attaché à son pays natal, il cherche à lui rendre quelques services spirituels.

C’est l’époque où l’institut des sœurs de Saint-Joseph, fondé au Puy-en-Velay au XVIIe renaît de ses cendres, après la tourmente révolutionnaire, à Saint-Étienne puis à Lyon.
Quatorze religieuses sont choisies pour une fondation dans la Ville Éternelle où le cardinal Fesch voudrait les établir. Des circonstances empêchent la réalisation du projet. Mgr de Pins, sans hésiter, les oriente vers le Tarn : neuf d’entre elles s’arrêtent à Saint-Pons dans l’Hérault, les cinq autres arrivent dans sa demeure d’Ouillats, elle y fonderont une congrégation.

Quel lien tout cela avec notre pèlerinage ?
Lyonnaises, les religieuse rêvent de Notre-Dame de Fourvières. Leur aumônier, l’abbé Chamayou est lui-même un grand dévot de la Vierge Marie… La décision est bientôt prise de construire sur un éperon boisé qui domine maison et jardin, un sanctuaire. Les travaux commencent en 1834, dix ans à peine après l’arrivée des sœurs. Bientôt il est inauguré par le nouvel archevêque d’Albi, Mgr de Gualy, et consacré à Marie sous le titre glorieux de l’Immaculée Conception, vingt ans avant la définition solennelle de ce dogme par le pape Pie IX.

La Rotonde est agrandie en 1878, le large couloir servant de sacristie devient le chœur, tandis que l’on construit à l’arrière une nouvelle petite rotonde qui forme la nouvelle sacristie.

Après l’affiliation de la congrégation albigeoise à Saint-Joseph de Lyon en 1947, et à la suite de la baisse démographique de la région, la maison ne connaît plus d’activité régulière. Mais les gens du pays reste attachés au sanctuaire marial.

La statue
La statue de ce sanctuaire est une statue de série. Elle a été placée dans sa niche à l’occasion de l’une des grandes fêtes qui se célébraient à Oulias, sans doute pour celle du cinquantenaire (en 1884).

Ce modèle de statue est connu et largement répandu, tout autant que le modèle dont elle dérive et qui est celui de l’Immaculée Conception. Ce dernier est immobile Marie y restant très droite, un peu figée.
Ici, tous les points sont repris mais en mouvement, en plus grande conformité avec l’original de Bouchardon : la tête reste penchée mais vers la droite, les bras sont écartés mais en dissymétrie. La taille est toujours haute mais les plis de la robe ne retombent pas rectilignes, le manteau repose sur les bras mais en descend en divers mouvements. Enfin, Marie est bien sur un globe et écrase le serpent mais la symbolique a pris une autre dimension : on devine deux cornes qui sont les extrémités d’un croissant de lune évoquant la femme -Marie ou l’Église- que Jean contemple dans l’Apocalypse. On ne peut noter qu’un seul ajout : celui de trois têtes d’angelots.

Marie demeure l’Immaculée soucieuse de ses enfants vers lesquels elle est penchée.

Informations tirées de Pèlerinages à Notre-Dame en Pays Tarnais du père Gilbert Assémat RDT Collection Rives du Temps – 1988