Lorsqu’on suit la route qui relie Albi à Cordes, on ne tarde pas à descendre dans le vallon de la Vère. Aussitôt franchi le ruisseau, on remonte la pente de la rive droite et l’on remarque sur la hauteur, dans un enclos, un cimetière qui entoure une petite église Notre-Dame de La Gardelle.
Deux hypothèses sont proposées pour explique ce nom :
Ce serait un diminutif de « La Garde », une gardelle serait une petite tour de garde ou de guet.
Plus vraisemblablement, le mot serait dérivé de l’ancien nom « La garde vieille » devenu dans le langage du pays « La Gardelle » mais aussi attesté parfois sous une autre forme, altérée, « La Gravelle ». Mais dans tous les cas, c’est Notre-Dame de la Garde qui est invoquée, on l’appelle parfois « salut des infirmes ».
En 1947, l’artiste russe devenu albigeois, Nicolas Greschny couvre de fresques byzantines les murs intérieurs de l’église, en y peignant principalement, dans chacune des trois chapelles, les scènes des mystères du rosaire et ailleurs des sujets relatifs aux morts, tel un jugement dernier.
La statue de Notre-Dame de La Gardelle demeure assez mystérieuse.
En terre cuite (ce qui est très rare), elle a été repeinte d’une couleur uniforme, monochrome, très proche de la teinte du mur. Les vêtements sont très agités : le voile paraît noué derrière la tête et ne se répand pas sur les épaules. Le manteau ne fait que reposer sur le côté gauche, descendant en de multiples plis, comme sous l’effet du vent, de ce même côté.Il s’applique, toujours agité contre le genou droit.
Marie, le bras allongé, tenait autrefois, en oblique, soit un sceptre soit un lys. L’objet perdu a été remplacé par un court panneau qui porte l’inscription latine salus infirmorum, salut ou santé des infirmes.
Elle tient son fils nu, sur son bras gauche. L’enfant lui-même les bras écartés, levés vers le ciel vers lequel il porte ses regards, n’accueille pas les fidèles mais semble plutôt louer Dieu.
Informations tirées de Pèlerinages à Notre-Dame en Pays Tarnais du père Gilbert Assémat RDT Collection Rives du Temps – 1988
