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Saint Salvi

Evêque,
Mémoire le 10 septembre

saint-salvy-046Saint Salvi appartient à la famille des Didier- Salvi qui domine la région albigeoise au VIe siècle. Elle compte un duc, Didier, qui tente de créer à son profit une vaste principauté en Toulousain après 470, un autre Salvi, comte d’Albigeois, un Syagrius, comte d’Albi et préfet de Provence. Elle fournit un bon exemple de cette aristocratie aquitaine, qui encadre la société par le simple fait qu’elle en constitue l’élite, et sert de relais et de support obligatoire aux institutions du Bas-Empire et de « l’État » mérovingien. Les charges et dignités ecclésiastiques lui sont ipso facto dévolues. La famille des Didier-Salvi comprend plusieurs évêques, dont la sanctification rapide lui donne du lustre et conforte ses pouvoirs ; sa domination s’en trouve auréolée d’une justification sotériologique puisqu’elle offre à tous la protection de ses saints : Rustique et Didier, évêque de Cahors, Disciola, moniale de Sainte-Croix de Poitiers, nièce de saint Salvi, et ce dernier lui-même.

Saint Salvy, c’est d’abord un vieux saint, le saint de l’Albigeois. Il nous est bien connu grâce aux pages ferventes que lui a consacrées son contemporain et ami Grégoire de Tours.

Salvy était un personnage important de la cité d’Albi quand il entendit l’appel à la perfection. Renonçant alors à ses dossiers (il était avocat) et à toute ambition humaine, il gagna quelque part, tout près de la ville, le lieu où des moines se sanctifiaient dans la solitude, la mortification et la prière, selon la Règle des Pères du désert répandue en Gaule, après adaptation, par saint Martin de Tours.

Salvy alla si loin dans la voie de l’ascèse et de la recherche de Dieu, qu’au cours d’une expérience mystique il sembla avoir émigré dans l’au-delà. Il revint à lui cependant, et la réputation de ses vertus comme de sa sagesse dans le gouvernement des moines dont il était devenu l’abbé, était telle que, lors de la vacance du siège d’Albi en 574, la voix du clergé et du peuple le plébiscita pour l’épiscopat. « C’est bien malgré lui qu’il fut ordonné » souligne Grégoire de Tours.

Salvy fut aussi bon évêque qu’il avait été bon moine. En ce siècle de fer, dans l’âpreté et les désordres des temps Mérovingiens, l’évêque est en même temps que le chef spirituel, le défenseur de la cité, le père des pauvres, la conscience du peuple.

Nous voyons ainsi Salvy déployer tous ses talents et engager toutes ses ressources pour arracher à un chef barbare Mummole les prisonniers que celui-ci avait emmenés, pour les punir d’avoir accueilli dans la cité, un rival qui n’avait pas demandé la permission de rentrer.

Lors d’une épidémie de peste, il est lui-même victime du fléau et meurt après dix ans d’épiscopat, probablement en 584. Son corps est enseveli dans le monastère où il avait vécu, avant d’être déposé dans le sanctuaire bâti au Xe sur l’emplacement de l’église actuelle qui porte son nom, sous l’autel de Saint-Saturnin.

Son culte dans le diocèse est attesté par les nombreuses églises qui lui sont dédiées. Mentionnons, pour ne citer que les églises paroissiales, outre la collégiale Saint-Salvy d’Albi, celles d’Almayrac, de Blaye-les-Mines, des Fournials, de Giroussens, de Puech-Auriol, de Puycalvel, de Saint-Salvi de Carcavès, de Saint-Salvi de la Balme, de Saint-Salvi de Coutens, de Saint-Salvi de Fourestès, de Saint-Salvi de Sérat et de Salclas, toutes sur le territoire de l’ancien diocèse d’Albi.

Extrait Les saints de chez nous du père Robert Cabié

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