À la voûte absidiale où trône le Christ glorieux, les docteurs de l’Église saint Grégoire et saint Amboise se trouvent entre les symboles des évangélistes et la peinture d’Éve.
Grégoire le Grand (au nom d’origine grecque : « celui qui veille »), né vers 540 à Rome, était patricien et préfet de Rome. À 35 ans, il abandonna honneurs et richesses pour entrer dans un monastère qu’il avait fondé quelques années auparavant. En cette période troublée par les invasions, le pape l’ordonna diacre et l’envoya à Constantinople comme ambassadeur permanent de 579 à 585.
En 590, après la mort du pape, Grégoire Ier fut élu malgré ses protestations, par acclamation du clergé et du peuple de Rome. Il se dévoua auprès des pestiférés et des misérables. En même temps, il réorganisa l’Église romaine, fixant la liturgie (il a codifié les oraisons et les chants de la messe -« grégorien »-) et réformant la discipline ecclésiastique. Il propagea l’ordre bénédictin et envoya des missionnaires en Angleterre.
Simultanément, il se consacrait à l’enseignement. On lui doit de nombreuses œuvres spirituelles dont les Dialogues, principale source sur la vie de saint Benoît. Lecteur passionné de la Bible et auteur d’homélies sur l’Évangile, Grégoire estimait que « le chrétien doit tirer de l’Écriture plus une nourriture quotidienne pour son âme que des connaissances théoriques… ».
Son écrit le plus célèbre, la Règle pastorale, propose « un portrait de l’évêque idéal, maître et guide de son troupeau… Le pasteur est avant tout le prédicateur par excellence. C’est pourquoi il doit être avant tout un exemple ». Après une vie austère, il mourut en 604.
Sur la voûte d’Albi, Saint Grégoire le Grand vêtu de blanc, porte un manteau rouge bordé de jaune ; il est coiffé de la tiare malgré l’anachronisme, car la tiare entourée de trois bandeaux incrustés de joyaux n’apparut qu’au XIIIe siècle pour symboliser les trois pouvoirs spirituel, juridique et temporel du pape.
Une colombe figure près de son oreille gauche : comme il charmait ses auditeurs par son éloquence, on disait que l’Esprit Saint lui-même l’aidait durant sa prédication. Il est fêté le 3 septembre.
Saint Grégoire le Grand et saint Ambroise
Saint Ambroise (au nom d’origine grecque : « immortel »), né vers 340 à Trèves, fit ses études à Rome. Avocat célèbre, il avait une si grande personnalité qu’il devint gouverneur de la province de Milan.
Il découvrit alors Jésus Christ. Il était encore catéchumène lorsqu’il fut élu évêque en 374 par acclamation du peuple. Il fut alors immédiatement baptisé, ordonné prêtre et consacré évêque en peu de temps. Sa prédication et son œuvre furent tout orientées sur l’écoute de la Parole divine pour ensuite vivre en conformité avec la Révélation.
Il fut un évêque soucieux de la rectitude de la foi et de la paix sociale. Ses relations avec les empereurs successifs furent mouvementées. En 390, l’empereur Théodose fit massacrer toute une partie de la population de Thessalonique pour arrêter des émeutes.
Pour cette raison, saint Ambroise lui refusa l’accès de son église à Milan, exigeant qu’il se soumît d’abord à la pénitence publique de l’Église. Ambroise mourut en 396. Il est fêté le 7 décembre
Sur la voûte d’Albi, saint Ambroise porte une chasuble rose, le pallium des archevêques et la mitre blanche et or. Il tient à la main le fouet à trois cordes, instrument du châtiment physique des pénitents. Un livre –le Livre des Écritures ?- est ouvert devant lui.
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