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Dédicace d’un nouvel autel à la Cathédrale Sainte-Cécile

Samedi 23 avril 2016, Monseigneur Jean Legrez, op. a consacré solennellement le nouvel autel de la Chapelle du Saint-Sacrement, dans lequel sont enchâssées notamment des reliques de saint Jean-Paul II.

Ce jour marquait également l’anniversaire de la dédicace de la cathédrale, le 23 avril 1480, la fête, pourrait-on dire, de son « baptême ». Le choix de cette date répond donc à la volonté de continuer à consacrer cette cathédrale, à la suite de Louis Ier d’Amboise et de son neveu le cardinal Louis II d’Amboise, sous le signe de la beauté comme chemin vers Dieu.

Goudji scelle sépulcre reliques
Goudji scelle le sépulcre, dans lequel sont enchâssées les reliques de saint Théodoric Balat, sainte Emilie de Vialar, sainte Emilie de Villeneuve, bienheureuse Roseline de Villeneuve et saint Jean-Paul II.

La chapelle du Saint-Sacrement, créée en 1693, fait office de chapelle du Saint-Sacrement depuis une quarantaine d’années. Bien que devenue le lieu le plus sacré de la cathédrale, elle n’avait connu que des aménagements provisoires. Afin d’apporter à cette chapelle un mobilier liturgique beau et durable, elle a reçu un nouveau mobilier liturgique, créé par le sculpteur et orfèvre français Goudji. Ce grand artiste, auteur de nombreuses réalisations liturgiques (à la cathédrale de Chartres, à la basilique du Rosaire à Lourdes…), a créé pour la cathédrale d’Albi un autel, un ambon, une crédence, trois sièges et une colombe eucharistique avec sa lampe de sanctuaire.

Un grand écran était installé devant le maître-autel de la cathédrale, de façon à ce que tout le monde puisse suivre la consécration et la messe. Au début de la célébration, le Père Paul de Cassagnac, curé de la cathédrale affirmait :

Nul doute que ce mobilier liturgique qui enrichit un peu plus le patrimoine de notre cathédrale, accroîtra son rayonnement culturel et favorisera, à travers la voie de la beauté, la rencontre de tout un chacun avec le seul vrai Dieu ! Laissons place à la liturgie, à ses rites et à la richesse de ses symboles : l’eau, l’huile, l’encens, la lumière… Puisse cette célébration nous ouvrir au Christ mort et ressuscité, pierre vivante en qui nous devenons, par notre baptême, un temple saint !

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Colombe eucharistique ?

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Ceux qui pourront s’étonner que la réserve eucharistique soit en suspension au-dessus de l’autel, se rappelleront que ce n’est pas la première fois que le tabernacle est en hauteur dans cette cathédrale. En 1701, l’archevêque d’alors, Mgr Charles Le Goux de la Berchère, avait fait réaliser en effet une suspente eucharistique au-dessus du maître-autel du grand chœur. Et il précisait revenir à ce qui avait existé ici avant le XVIIe siècle. Autrement dit, notre nouvelle colombe eucharistique renoue, non seulement avec une antique tradition de l’Église d’Orient, mais encore avec l’usage fort ancien dans notre cathédrale d’un tabernacle suspendu !
L’indice le plus ancien qu’on relève en faveur de l’usage d’un vase en forme de colombe pour la conservation de l’eucharistie est un texte de Tertullien écrit entre 208-219. Cet usage primitif est confirmé par saint Jean Chrysostome, au IVe siècle : parlant du corps du Seigneur placé sur l’autel, il remarque qu’il n’est plus comme dans la crèche enveloppé de bandelettes, mais revêtu du Saint Esprit… On sait également la présence d’une telle colombe eucharistique en la basilique de Saint-Denis en 574, lors des attaques perpétrées par Sigebert.

Le théologien Mathias Joseph Scheeben développe les liens étroits de l’Eucharistie avec le Saint-Esprit :

Souffle de son amour [le Saint-Esprit] pousse le Fils à se donner à nous dans l’Incarnation et dans l’Eucharistie ; flamme de son ardeur sanctifiante et unifiante, il opère dans le sein de la Vierge Marie l’union hypostatique et la sainteté de la nature humaine du Fils, dans l’Eucharistie, la transformation des substances terrestres en celles de sa chair et de son sang

Qu’elle était belle et significative, l’ancienne coutume de conserver l’Eucharistie dans le symbole du Saint-Esprit, dans un vase ayant la forme d’une colombe, le peristerium. Comme cela symbolisait bien le Saint-Esprit qui nous apporte le don contenu dans ce vase et qui habite ce don avec son essence et sa vertu, l’enveloppant et le pénétrant comme le feu enveloppe et pénètre le charbon.