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Confirmation des adultes : recevoir l’Esprit qui nous tourne vers Dieu

Samedi 3 juin, en la Vigile de Pentecôte, une vingtaine d’adultes recevaient le sacrement de la confirmation à la cathédrale Saint-Benoît de Castres. Parmi eux, certains des adultes baptisés à Pâques, recevaient également l’eucharistie pour la première fois.

Moi, qui suis votre évêque, je compte sur vous pour que vous deveniez jour après jour de véritables fidèles du Christ annonçant par toute votre vie la joie de l’Évangile.

Homélie de Mgr Jean Legrez

Frères et sœurs,

Dans l’Évangile qui vient d’être proclamé, nous avons pu voir Jésus dans le Temple de Jérusalem, au dernier jour de la fête des Tentes, alors que déjà sa vie était menacée. Il avait laissé les disciples aller seuls à la fête. Ceux-ci étaient inquiets, cependant il les rejoint et se met à prêcher dans le Temple. En ce dernier jour des huit jours de la fête des Tentes, Jésus annonce la venue du Saint Esprit. La fête des Tentes se tient à l’automne, encore aujourd’hui les familles juives construisent des huttes en feuillage sur leur balcon. Ces « tentes » sont en souvenir des quarante ans passés au désert, où le peuple a vécu un long exode avant d’entrer dans la Terre promise. Tous les ans le peuple d’Israël rend grâce à Dieu qui, chaque jour de l’exode, a pourvu à tout et en particulier à la boisson. Dans le désert, le Seigneur a donné à chacun l’eau qu’il lui fallait pour vivre. Jésus fait allusion à cette eau et annonce une eau qui jaillira de son côté sur la croix. Il prophétise la venue de l’Esprit de Dieu qui donne la vie. Jésus sur la croix a donné sa vie pour obtenir en notre faveur, pour chacun d’entre nous, pour tous les hommes de tous les temps, cette faveur du don de l’Esprit qui donne la vie éternelle, c’est-à-dire la vie divine, et qui fait de chacun de nous une fille ou un fils de Dieu. Par le baptême, nous sommes tous devenus le temple de l’Esprit Saint, la demeure de l’Esprit Saint. Désormais il vit en nous.

En seconde lecture nous avons entendu un court passage du chapitre huit de l’épître aux Romains – je vous conseille de lire tout le chapitre 8, c’est un petit traité sur le Saint Esprit qu’il faut relire souvent – où Saint Paul remarque que l’Esprit vient au secours de notre faiblesse. De fait, nous le constatons sans cesse, nous avons beau être le temple du Saint Esprit, la faiblesse prend souvent le dessus, car nous oublions cette présence, ou bien nous ne sommes pas attentifs à la présence de l’Esprit en nous. Avec délicatesse, il n’est pas rare qu’il nous réveille à sa présence, à tel point que dans un autre passage Paul constate que l’Esprit dit en nous « Abba, Père ! ». C’est l’Esprit qui nous tourne vers Dieu. Cet Esprit Saint qui vit en nous, nous conduit à la suite de Jésus, il nous fait marcher sur les pas de Jésus, pour qu’avec lui nous allions vers le Père. L’Esprit Saint met en nous le désir de suivre Jésus, en vivant une relation filiale confiante à l’égard du Père, à l’égard de Dieu notre Père, comme Jésus l’a fait. L’Esprit Saint nous invite à imiter Jésus aussi bien dans sa relation à son Père et notre Père, que dans nos relations avec nos semblables, en devenant capables, comme Jésus l’a fait, de servir nos frères jusqu’au don de notre vie.

La première lecture qui était tiré du prophète Joël, annonçait que l’Esprit allait être répandu, que Dieu répandrait son Esprit sur toute créature et accomplirait ainsi des prodiges dans le cœur des pauvres, dans le cœur de tous ceux qui invoquent Dieu avec confiance. Évidemment, tout ce que je viens d’évoquer peut paraître sublime, une théorie merveilleuse mais un idéal inatteignable, plus ou moins irréel. Pourtant, je crois que ceux qui prient et qui tentent jour après jour – je devrais dire heure après heure – de se mettre à l’écoute de l’Esprit Saint font l’expérience d’une vie filiale. L’amour pour Dieu créateur et sauveur trouve alors une place privilégiée dans leur existence. L’amour fraternel pour tout être humain devient quotidiennement à la fois un souci et une joie qui transforme toute relation et apprend à devenir serviteur de tous pour la joie de ceux qui sont servis et de ceux qui servent. Nous sommes faits pour être donnés, à l’image de l’Esprit Saint qui est don par excellence. L’Esprit Saint qui nous habite nous fait entrer dans une logique qui n’est plus la nôtre, qui est celle de Dieu. Ainsi il nous convertit, il nous tourne vers Dieu et vers nos semblables. Ce Dieu dont l’Écriture dit qu’il est amour nous apprend, peu à peu, la joie du don. Créés à l’image de Dieu nous sommes faits pour nous donner à Dieu et à nos frères et sœurs humains, et cela se réalise lorsque nous acceptons de nous laisser guider par la puissance de l’Esprit Saint.

Chers amis qui allez être confirmés, j’ai été très touché par les lettres que vous m’avez adressées, souvent bien personnelles et relatant votre itinéraire spirituel. Avant même le baptême et la confirmation, il est clair que l’Esprit a agi dans vos cœurs. L’Esprit est à l’œuvre non seulement dans le cœur des baptisés, mais dans le monde entier. Comme le Christ l’a dit, l’Esprit souffle où il veut et quand il veut ; en lisant vos lettres, cela devenait pour moi une évidence. Vos itinéraires très divers, mais souvent marqués par des épreuves douloureuses, laissent paraître l’œuvre de l’Esprit dans vos cœurs. C’est lui qui vous a conduits jusqu’à cette cathédrale ce soir, afin de vous combler de ses dons. Cet Esprit habite en vous depuis votre baptême et aujourd’hui par la prière de l’évêque qui exprime la prière de l’Église, je vais demander au Seigneur que les dons de l’Esprit portent en vous de nombreux fruits pour votre bonheur, c’est-à-dire pour votre croissance dans la sainteté. Nous sommes faits pour être saints et depuis notre baptême nous sommes saints. Paul écrivait « aux saints qui sont à Corinthe », ce soir je m’adresse « aux saints qui sont à Castres ». Ces dons de l’Esprit non seulement permettront votre croissance dans la sainteté, mais aussi la croissance de l’Église, de la communauté, ce corps du Christ, qu’est l’Église.

Devenus par la confirmation et la réception de l’eucharistie des chrétiens totalement initiés, vous serez des membres vivants du corps du Christ appelés à témoigner de votre joie de croire, appelés à vivre dans la liberté, à servir vos frères en particulier les plus démunis, appelés à dynamiser par votre ferveur nouvelle nos communautés paroissiales. Moi, qui suis votre évêque, je compte sur vous pour que vous deveniez jour après jour de véritables fidèles du Christ annonçant par toute votre vie la joie de l’Évangile. Comme je le disais déjà au début de cette célébration, je vous invite tous, frères et sœurs, à demander pour chaque diocésain que cette Pentecôte, par la puissance du Saint Esprit, suscite un éveil missionnaire dans notre diocèse ; et pas seulement dans notre diocèse, mais dans notre pays, dans toute l’Europe pour la joie du plus grand nombre.

Amen

† Jean Legrez, o.p.
Archevêque d’Albi        

En recevant le sacrement de la Confirmation, le baptisé reçoit les sept dons de l’Esprit : don de sagesse, d’intelligence, de conseil, de force, de connaissance, de piété et de crainte de Dieu.

La sagesse : pour discerner ce que Dieu attend de nous et avoir le désir de la sagesse de Dieu qui est amour infini.

L’intelligence : pour nous aider à approfondir et à comprendre la Parole de Dieu, bien sûr par notre intelligence, mais davantage par le cœur.

Le conseil : c’est se mettre à l’écoute de Dieu pour se laisser guider par lui. Il faut accepter dans la prière les « conseils » de Dieu, afin de discerner ce qui est bien et ce qui est mal.

La force : pour rester fidèles à l’Évangile et pour oser témoigner du Christ aux autres.

La connaissance : pour nous aider à mieux saisir le vrai sens de la vie, pour nous-mêmes et pour les autres.

La piété, l’affection filiale : c’est aimer Dieu comme un enfant. Ce n’est pas en avoir peur mais c’est se rendre compte que nous devons toujours l’aimer de plus en plus.

La crainte de Dieu : il ne s’agit pas d’une quelconque terreur. Il s’agit d’une juste distance à vivre pour s’ajuster à Dieu. Abandonner toute idée de « toute puissance » personnelle pour entrer dans l’humilité libérante de l’Évangile.

Source : Eglise en Ille et Vilaine