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Décès de Monsieur l’Abbé Robert Cabié

Monseigneur Jean Legrez, archevêque d’Albi, les prêtres, les diacres du diocèse d’Albi et toute sa famille font part du décès le 6 janvier 2017 de :

Monsieur l’Abbé Robert CABIÉ

Ils vous invitent à partager leur foi en la Résurrection, et leur espérance en la Vie éternelle, en participant ou en vous unissant  à la messe célébrée le lundi 9 Janvier à 15 h en l’église Notre-Dame du Bourg à Rabastens.

L’Abbé Robert Cabié est né le 18 décembre 1929 à Saint-Juéry où il fut baptisé le 23 décembre suivant. Ordonné prêtre le 3 avril 1954, il enseigna d’abord aux Petits Séminaires de Saint-Sulpice et de Castres puis au Grand Séminaire d’Albi et à l’Institut Catholique de Toulouse. Universitaire, il s’est longtemps engagé dans la réflexion théologique et liturgique particulièrement après le Concile et dans l’Action Catholique, notamment l’Action Catholique Ouvrière.

Homélie de Mgr Legrez pour les obsèques du Père Cabié

Frères et sœurs,

« Parce que nous aimons nos frères, nous sommes passés de la mort à la vie ». Il m’a semblé que ce verset de la première lettre de saint Jean résumait bien la vie du Père Robert CABIÉ. Par amour de ses frères, il a répondu à l’appel du Seigneur en devenant prêtre et théologien. Son cursus universitaire ne l’a jamais éloigné de ses semblables. Il a su toujours garder une relation proche des siens, de la JOC, de l’ACO, des prêtres ouvriers et de ses amis. À tous il réservait un accueil aimable, discret et attentif. Sa vie a été donnée aux autres.

Ses étudiants se souviennent non seulement de la qualité de son enseignement, mais aussi de sa gentillesse et de sa disponibilité. Monseigneur André DUPLEIX, recteur honoraire de l’Institut Catholique de Toulouse, m’a téléphoné ce matin pour me dire sa peine et sa profonde communion dans la prière. Il me disait avoir eu le plaisir d’être étudiant du Père CABIÉ et, plus tard, son émotion d’être devenu son recteur, alors que le Père CABIÉ achevait sa carrière universitaire. Monseigneur DUPLEIX me faisait remarquer que si le Père CABIÉ a peu écrit, ses écrits demeurent incontournables aujourd’hui, en particulier lorsqu’on étudie les sacrements de l’initiation chrétienne.

Personnellement, j’ai été frappé que le Seigneur rappelle son serviteur, éminent liturgiste, le 6 janvier, date traditionnelle de l’Épiphanie du Seigneur et que nous célébrions son inhumation le jour où l’Église célèbre le baptême du Seigneur. Ne peut-on y voir un clin d’œil du Ciel ? Le Seigneur semble avoir voulu le faire entrer dans la plénitude de la vie éternelle en la fête de l’Épiphanie où la divinité du Sauveur nous est dévoilée. L’enseignement du Père CABIÉ a consisté principalement à aider les fidèles à découvrir la richesse du Salut à travers les sacrements de l’initiation qui apportent justement la vie divine de Dieu à tout croyant.

Le Seigneur jésus nous a déclaré que tout serviteur fidèle de l’Évangile qui le suivrait en quittant ses liens légitimes recevrait le centuple en cette vie et dans le monde à venir la vie éternelle. Telle est bien notre espérance. Par son rayonnement fraternel et intellectuel, le Père CABIÉ a beaucoup donné, à n’en point douter il a aussi beaucoup reçu. Notre espérance est forte qu’il reçoit maintenant la plénitude de la vie éternelle dans laquelle le baptême l’avait déjà plongé. Au cours de cette célébration, nous prions pour qu’il en soit désormais ainsi pour lui. Que la prière des saints du diocèse, dont il avait su présenter la vie avec précision et sagesse dans un ouvrage à l’usage des diocésains, unie à la nôtre, lui obtienne la récompense promise au bon serviteur !

Amen

† Jean Legrez, o.p.
Archevêque d’Albi

Robert Cabié nous a quittés…

Robert Cabié nous a quittés, il vient d’entrer dans l’éternité. C’est lui qui nous rassemble cet après-midi dans cette église, vous, sa famille qui comptait beaucoup pour lui ; vous, de la communauté chrétienne de Rabastens et du secteur pastoral de Saint-Sulpice ; vous, ses amis et ses proches de divers horizons, qui l’avez connu et estimé au cours de sa mission de prêtre.

Robert est né le 18 décembre 1929. Dans son enfance et sa jeunesse, il est marqué par la spiritualité d’un vieux prêtre, Albert Combes, et par le carmel tout proche de la maison familiale. Ordonné prêtre le 3 avril 1954, il est nommé professeur au petit séminaire de Saint-Sulpice, puis à celui de Castres. Á partir de 1964, il devient formateur au Grand Séminaire d’Albi. Il exerce ensuite une activité universitaire à l’Institut Catholique de Toulouse.

Robert, comme d’autres prêtres de ta génération, tu as consacré les plus belles années de ta vie active à répandre, à expliquer, à faire aimer le renouveau liturgique instauré par le Concile Vatican II. En 2006, tu écrivais dans une lettre : « Pour moi, ce fut l’essentiel de mon ministère, comme responsable de la première commission diocésaine puis régionale de pastorale liturgique et sacramentelle, ensuite dans la formation des séminaristes et enfin au niveau universitaire, par l’enseignement, la recherche, les publications, la formation permanente ».

Tout au long de ta carrière universitaire, tes compétences en théologie et en liturgie n’étaient pas un obstacle pour être attentif à la vie des personnes rencontrées et pour accompagner les mouvements d’Action Catholique. En JOC, avec des jeunes de milieu populaire, tu étais patient, très à l’écoute, très pédagogue. Aussi longtemps que ta santé l’a permis, tu as été aumônier d’équipes d’Action Catholique Ouvrière. Tu as été fidèle à des personnes plus qu’à des idées. Quand tu reviens à Rabastens en 1997, tu rends des services dans le secteur paroissial et tu continues fidèlement tes engagements apostoliques à Toulouse.

Robert, tu ne serais pas content, et on manquerait de respect envers toi, si on oubliait de dire et de souligner ton attachement aux prêtres-ouvriers. Toi le théologien, l’enseignant, tu savais nous accompagner dans notre présence et nos engagements dans la société. Dans nos réunions, tu savais éclairer notre vie par tes interventions. Depuis 2001, pendant plusieurs années, tu as participé à nos rencontres régionales Midi-Pyrénées. En 2007, aux lendemains des élections politiques de ce temps-là, tu nous avais offert une splendide méditation à partir du récit des disciples d’Emmaüs dans l’évangile de Luc. Á la Pentecôte 2012, tu étais très heureux de participer à notre rencontre nationale à Lourdes. Tu aimais notre petite équipe de prêtres-ouvriers du Tarn. Jusqu’au bout de ton itinéraire, tu as participé à nos rencontres parfois très animées, mais avec un repas toujours convivial et fraternel. Je pense en particulier aux rencontres à Condel, le village d’Yvon Tibbal, à quatre kilomètres de Rabastens.

Pour tout ce que, les uns et les autres, nous avons vécu avec toi, merci à Dieu, et merci Robert. Là où tu es, veille sur nous. Nous restons en communion avec toi. « Et moi, nous dit Jésus, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps » (Matthieu 28,20).

Francis Gayral, prêtre-ouvrier retraité,
Lors de la célébration des obsèques

Une parole de l’ACO

Hé bien voilà, Robert, nous, tes copains, tes amis, ton peuple de l’Action Catholique, nous sommes là autour de toi aujourd’hui, toi qui nous as accompagnés pendant tant d’années, de toute ta bienveillance, ton amour, tes savoirs, si discret et en même temps d’une attention vive à chaque temps fort dans notre mouvement, à chaque moment de fragilité de chacun.

  • Aumônier en équipe ACO, tu as été un compagnon du Christ, nous amenant à l’essentiel de nos faits de vie, de nos paroles de foi,
  • En formation biblique, tu nous as fait rencontrer des prophètes, des femmes, des hommes comme des compagnons pétris de cette humanité si forte, si joyeuse, si puissante et par quelques questionnements bien placés, les textes prenaient chair dans nos vies de chrétiens militants,

« Quelle belle anecdote tu nous as raconté pour éclairer le mystère de l’Eucharistie ! Avec un groupe d’ACO, vous faisiez un voyage en Grèce (vraisemblablement sur les traces de St-Paul). Vous étiez au café du port, et comme vous laissiez un pourboire au garçon de café, celui-ci vous répond : « Eucharistos » ou « Eucharistia », c’est à dire « Merci ». Quel bel éclairage ce garçon de café nous a enseigné sur la messe et qui agrémentait de façon saisissante ton ouvrage sur la Messe ! »

  • Dans tous nos temps forts, jusqu’à l’assemblée régionale d’ALBI l’année dernière, tu goûtais à toutes nos rencontres en humanité, sous le regard du Christ, dans le souffle de Vatican 2 ; parfois, les yeux mi-clos, tu nous semblais en prière de grâce,
  • Pendant de nombreuses années, tu as accompagné le Comité Diocésain de l’ACO, à son écoute, tu apportais la sérénité, la sécurité aux réunions. Les membres du Comité Diocésain pouvaient s’appuyer sans crainte sur toi, sur ta culture biblique, théologique.

Chrétiens en ACO, copains ou militants, nous venions te chercher pour un avis éclairé sur un fait de vie, un texte, un cheminement, la conduite d’une organisation, une intervention, et ton jugement était sûr, plein de ce sens qui fait vivre dans la joie de l’annonce du Christ vivant parmi nous : tu étais un conseillé sûr et avisé, pour les petits, comme pour les grands.

On appelle souvent les prêtres et hommes d’église « Père ». Même si on t’appelait Robert, ce terme de « Père » te convenait parfaitement avec tous les sens du terme. Tu incarnais force, bonté, sagesse, amour. Un grand merci à toi.

Robert, tu nous as montré le chemin de la vérité, de la solidarité, de l’amour ; nous continuerons à cheminer avec toi, dans les pas du Christ.

Aujourd’hui, tu es dans son amour.